E.3.b. Conclusion

Les nombreux résultats de localisation des activités cérébrales liées au langage montrent d’importantes lacunes. Pour chaque aire cérébrale et chaque fonction linguistique, de nombreuses études ont été menées ces trente dernières années, sans qu’aucun consensus n’ait été trouvé : à plusieurs aires correspondent une même fonction et inversement, une même aire se voit attribuer des fonctions diverses. Au vu de ces nombreuses divergences, il semble plus approprié de raisonner en terme de réseaux d’activations plutôt qu’en localisations précises. Par exemple, Cappa stipule l’existence de deux grandes aires corticales du langage. Une aire ‘périsylvienne’ – comprenant l’aire de Broca, l’aire de Wernicke, le gyrus supra-marginal et les faisceaux de substance blanche les reliant – prendrait en charge les aspects phonétiques, phonémiques et syntaxiques du langage. Par ailleurs, une vaste aire "marginale", située en périphérie de la première, comprenant les régions préfrontales et le carrefour temporo-pariéto-occipital dont le gyrus angulaire, assurerait respectivement les aspects intentionnels du discours et les aspects lexico-sémantiques (Cappa et al., 1981). Comme le résume Mesulam (Mesulam, 1990), “each behavior is represented in multiple sites and each site subserves multiple behaviors, leading to a distributed and interactive system with a one to many and many to one mapping of anatomical substrate onto neural computation and computation onto behaviour”.