Chap 2. Problématique générale

A. Postulat de départ

A.1. Processus de traitement visuel d’un mot

D’après les données de la littérature présentées dans le chapitre précédent, il semble plus approprié d’étudier des réseaux d’activations cérébrales plutôt que des aires isolées. Nous proposons que le traitement cognitif du langage soit dû aux activations simultanées et interactives de différentes régions cérébrales, plutôt qu’à des activations d’aires localisées ayant chacune une ou plusieurs fonctions précises. Nous allons nous intéresser dans la suite de cette thèse au réseau d’activations mis en place lors de l’identification de mots présentés en modalité visuelle.

La majorité des données de la littérature issues de la recherche en psycholinguistique et en neurolinguistique sont en accord pour définir que les processus d’identification d’un mot mettent en jeu des traitements orthographique, phonologique et sémantique (voir chapitre 1 ; paragraphe C.3.c.). Nous nous intéresserons, dans ce travail de thèse, aux traitements de type orthographique, qui peuvent être divisés en trois phases principales décrites dans le schéma suivant (Figure 2.1). Ce schéma est basé sur le modèle IAM (McClelland and Rumelhart, 1981) (présenté au chapitre 1 ; paragraphe D.3.b) et complété par les données temporelles issues de la recherche en électrophysiologie (chapitre 1 ; paragraphe E.6.i)

Figure 2.1 : Schéma des processus de traitement visuel du mot ‘MON’.
Figure 2.1 : Schéma des processus de traitement visuel du mot ‘MON’.

De nombreuses observations de la lecture en situation écologique ainsi que les connaissances apportées par la recherche dans ce domaine permettent d’envisager l’existence d’interactions complexes entre ces différentes phases de traitement. Le traitement des mots n’est pas uniquement influencé par les différents facteurs venant du stimulus lui-même (effets "Bottom-up") mais également par des facteurs cognitifs propres au sujet et à son environnement (effets "Top-down").