D.1. Traitements préliminaires

Les enregistrements continus sont tout d’abord filtrés. Un filtre passe-haut à 1 Hz peut être réalisé afin de s’affranchir d’éventuelles dérives lentes dans les tracés. Par ailleurs, un filtre passe-bas à 30 ou 40 Hz est systématiquement appliqué aux enregistrements afin de filtrer le signal produit par le courant alternatif (50 Hz et harmoniques). De telles applications de filtres n’impliquent pas de pertes importantes d’information puisque les variations de potentiel pertinentes en PE se situent approximativement dans la bande de fréquence [1 – 15] Hz.

Une correction des artéfacts oculaires est ensuite appliquée aux enregistrements continus : en effet, les clignements oculaires induisent, principalement au niveau des électrodes frontales, d’importantes déviations de potentiels. Différents algorithmes peuvent être utilisés pour corriger ces variations, qui ont été enregistrées au cours de l’acquisition grâce à deux électrodes supplémentaires placées au-dessus et en dessous de l’œil du sujet : après calcul de la moyenne et de la variance d’un clignement oculaire moyen (calcul basé sur le repérage dans le signal continu de 20 artéfacts au minimum), l’influence de chaque clignement sur les différentes voies d’enregistrement est évaluée et corrigée.

Le signal est ensuite épuré grâce à une correction d’artéfacts : les portions bruitées du signal continu (suite à un mouvement du sujet, une contraction de la mâchoire, un froncement de sourcils, des mouvements oculaires répétés ou latéraux…) sont supprimées. Selon le design expérimental, il est aussi souvent recommandé d’éliminer les portions de signal correspondant à une réponse fausse donnée par le sujet.

L’enregistrement continu est ensuite segmenté en n blocs (pour n stimulations) selon un intervalle pré- et post-stimulation défini par l’expérimentateur. Cette segmentation se fait en référence aux "triggers" présents dans l’enregistrement, signalant l’apparition de chaque stimulation, ainsi que son type (grâce à un codage numérique). Une correction de ligne de base est appliquée à tous les blocs, en se basant sur l’activité électrique moyenne précédent la stimulation.