A.3. "Word Superiority Effect" et modélisation

En se basant sur le modèle IAM (présenté dans le chapitre 1 ; paragraphe D.3.b), une première hypothèse peut rendre compte du WSE : McClelland & Rumelhart (McClelland and Rumelhart, 1981) proposent qu’il y ait un "feedback" du niveau de représentation des mots à celui des lettres. L’activation d’une unité “mot” induirait le renforcement de l’activation des unités “lettres” le composant.

La deuxième hypothèse pouvant expliquer le WSE est basée sur le modèle d’activation en cascade de McClelland (McClelland, 1979) : une activation à un haut niveau de représentation (niveau de traitement des mots) pourrait se développer plus rapidement que le traitement à un plus bas niveau (niveau de traitement des lettres). Cette seconde hypothèse a été reprise plus tard par Grainger & Jacobs dans le “Dual read-out model of word context effects on letter perception” (Grainger and Jacobs, 1994). Selon ce modèle, une lettre pourrait être identifiée grâce à deux mécanismes différents : une identification directe grâce à une activation des représentations des lettres (letter read-out) ou une identification par déduction après identification du mot (word read-out). Le WSE s’expliquerait alors par l’avantage que représenterait le mécanisme de “word read-out” quand l’identification des lettres est difficile (e.g. temps de présentation bref), ce mécanisme étant inexploitable dans un contexte de non-mot.