Les effets de lexicalité, de position de lettre et d’hémisphère – pour un TP de 66 ms – sont présentés dans le tableau suivant :
N1 | Latence | Amplitude moyenne |
effet de lexicalité | F[1,9] = 3.60; p = .09 | F[1,9] = 10.55; p = .01 |
effet de position de lettre | F[2,18] = 2.57; p = .10 | F[1.35,12.19] = 6.76; p = .02 |
effet d’hémisphère | aucun résultat 41 | F[1,9] = .02; p = .89 |
Interaction lexicalité/position | F[2,18] = 3.52; p = .05 | F[1.99,17.88] = 7.85; p = .004 |
L’interaction lexicalité/position sur l’amplitude moyenne est étudiée grâce à une analyse post-hoc (test de Scheffé) : l’identification de lettre en contexte ‘Mot’ ou ‘Non-mot’ ne diverge pas significativement – en terme d’amplitude moyenne du pic N1 – si cette lettre est en position 1 (p = .42) ou 5 (p = 1.0) de la séquence. A l’inverse, si la lettre à identifier est en position 3 dans la séquence, la N1 est significativement plus ample si cette lettre est dans un mot plutôt que dans un non-mot (p = .004) (figure 8).
Pour compléter ce résultat, nous avons réalisé des tests t en séries appariées pour comparer les contextes ‘Mot’ et ‘Non-mot’ pour chacune des trois positions de lettres 1, 3 et 5. Des divergences significatives de tracés de PE ne sont obtenues entre les deux contextes lexicaux que pour la troisième position de lettre. Pour cette position, les tracés sont significativement différents entre 200 et 264 ms dans la région pariéto-occipitale gauche et entre 198 et 248 ms dans la région pariéto-occipitale droite (voir les barres jaunes sur la figure 4.9).
Nous observons par ailleurs, sur la figure 4.9, une décroissance de l’onde N1 dans l’hémisphère droit, quand on passe de la première à la cinquième position de regard. Ceci suggère l’existence d’un effet de position de regard (de type "Bottom-up") sur la phase d’identification de lettres, effet indépendant de la lexicalité de la séquence (observé en contexte ‘Mot’ et ‘Non-mot’).
Des analyses complémentaires, de localisation de source par exemple, permettraient d’expliquer ce phénomène énigmatique.
Aucun effet d’hémisphère ne peut être mesuré sur les latences des pics, ces latences étant identiques pour chacune des 64 électrodes.