A.3. Problématique

Lors du traitement d’objets, de formes géométriques etc… l’attention sélective portée sur la localisation dans l’espace, la forme ou la couleur de ces objets influence leur traitement dès les stades les plus précoces. Il reste à définir si un traitement de plus haut niveau (décision lexicale par exemple) peut aussi être influencé par l’attention sélective portée sur une certaine catégorie linguistique (mots ou pseudo-mots par exemple), et si cette influence se répercute aussi dès les niveaux de traitement précoces.

De plus, notre paradigme expérimental nous permettra de tester les effets de soutien d’attention dans l’attente d’une prise de décision : (a) nous définirons à quel point les différentes phases de traitement d’une séquence linguistique sont influencées selon que cette séquence est nécessairement traitée au niveau cognitif, avec prise de décision, ou qu’elle est traitée de manière automatique et ne fait pas l’objet d’une prise de décision. (b) Par ailleurs, un soutien d’attention dans l’attente d’une prise de décision implique le stockage de l’information pertinente en mémoire de travail. La composante du stockage d’information en mémoire de travail pourra donc aussi être analysée.

Si le soutien de l’attention influence le traitement d’un stimulus – de type linguistique par exemple –, avec une activation plus soutenue des différentes aires cérébrales impliquées dans le traitement lorsque le stimulus est traité activement plutôt que vu passivement, il sera intéressant d’étudier à quel point ce soutien d’attention peut interagir avec l’attention sélective, et ce dans notre cas aux différents stades de traitement de séquences de lettres.

Pour répondre à ces principales questions, nous avons réalisé une étude en Potentiels Evoqués testant les effets de l’attention sélective et du soutien de l’attention (comprenant la composante du stockage en mémoire de travail), ainsi que leurs interactions, au cours d’une tâche particulière de décision lexicale.