E. Discussion

Nous avons analysé les effets de soutien d’attention, d’attention sélective et de congruence sur le traitement de séquences de lettres dans deux contextes expérimentaux très différents (après présentation du premier ou du second item d’une paire).

Lorsqu’il doit traiter le premier item d’une paire, le sujet doit réaliser une décision lexicale dans une situation ‘complexe’ : (1) il doit être attentif à l’affichage d’un item à l’écran, dont le délai de présentation après la réponse précédente est variable de 2 à 3 secondes. (2) Le sujet va devoir – selon la catégorie de l’item traité et la consigne – ou bien prendre la décision de déclencher une réponse (condition ‘Release’), ou bien inhiber et différer sa réponse, et maintenir l’information relative au premier item en mémoire de travail.

Si le sujet a maintenu son attention après présentation d’un premier item congruent avec la catégorie cible (condition ‘Hold’), il se trouve pour la suite de la tâche – i.e. le traitement du second item – dans un contexte ‘facilitateur’, pour plusieurs raisons :

(1) le délai entre la présentation du premier et du second item est constant.

(2) Le sujet doit réaliser une décision lexicale simple, prendre une décision et répondre dans tous les cas.

(3) Le sujet a précédemment réalisé un traitement lexical sur le premier item, ce qui le place dans un contexte favorable pour réaliser une nouvelle décision lexicale.

(4) S’il existe bien une charge en mémoire de travail durant le délai d’attente avant la présentation du second item (cf. dérive négative de potentiel), cette charge permet aussi la préparation de la réponse en fonction de la nature du second item qui sera présenté. Ceci induit une prise de décision "accélérée" après l’affichage du second stimulus, assimilable à un effet d’amorçage du traitement du second item par le maintien en mémoire du premier.

Ainsi, nous allons comparer les effets des différents facteurs étudiés, en contexte de tâche ‘facilitée’ ou non. Ce contexte facilitateur est, ou non, présent selon qu’il existe un "amorçage en mémoire de travail" du traitement lexical.