Comme dans l’étude précédente sur les sujets normo-lecteurs, nous avons recensé les valeurs individuelles de latences de P1, pour les positions de lettres 1 et 5, dans les deux hémisphères (voir chapitre 4 ; paragraphe E.3). De même que pour les sujets témoins, l’onde P1 dans le groupe de sujets dyslexiques est indépendante du contexte lexical et du temps de présentation (voir les résultats du paragraphe B.3.b). Le temps de transfert interhémisphérique (IHTT) est donc estimé, comme pour les sujets témoins, à partir des données individuelles de latences de P1, tous contextes lexicaux et temps de présentation confondus.
L’analyse des latences de la P1 révèle un effet de groupe significatif (F[1, 18] = 7.76; p = .01), un effet significatif de la position de lettre (F[1, 18] = 10.03; p = .005), aucun effet d’hémisphère (F[1, 18] = .46; p = .51), et une forte interaction position/hémisphère (F[1, 9] = 185.85; p < 10-6). L’interaction entre les deux facteurs est mise en évidence sur la figure 6.7.
Chez les sujets dyslexiques, le transfert interhémisphérique de gauche à droite se fait en 37 ms en moyenne (40 ms pour les témoins); celui de droite à gauche en 42 ms en moyenne (28 ms pour les témoins) 51 .
La vitesse de transfert n’est pas significativement différente d’un sens à l’autre (valeur de p du test t = .051) chez les dyslexiques et il n’y a pas de différence significative entre les groupes (valeur de p du test t = .28).
Pour le détail sur les calculs de IHTT, voir le chapitre 4 ; paragraphe E.3