C.4.c. Charge en mémoire de travail chez les sujets témoins et dyslexiques

Si la dérive négative de potentiel entre l’onde P300 et la présentation du second item d’une paire est induite par le stockage d’information en mémoire de travail (Naatanen et al., 1992; Thierry et al., 2003a; Thierry et al., 1998; Thierry et al., 2003b), ce stockage d’information est déficitaire chez les sujets dyslexiques (pour lesquels cette dérive négative n’est pas observée).

Deux explications peuvent être avancées, et nos résultats ne nous permettent pas d’en privilégier une : (1) les sujets dyslexiques testés dans cette étude semblent souffrir d’un déficit de stockage d’informations linguistiques en mémoire de travail. (2) Une autre hypothèse serait que, au niveau de la fenêtre temporelle [600 – 780] ms, les sujets dyslexiques n’ont pas achevé le traitement et la catégorisation du premier item d’une paire, et sont donc dans l’incapacité de stocker en mémoire de travail les informations concernant cet item, avant la présentation du second item de la paire.

Sans pouvoir privilégier une des deux hypothèses, nous pouvons tout de même supposer que les sujets dyslexiques souffrent d’un déficit de la mémoire de travail, ce résultat ayant été souvent décrit dans la littérature (Demonet et al., 2004; Jeffries and Everatt, 2004; Kibby et al., 2004; Ramus, 2001).