1.1.4. L’attention

Longtemps négligés et considérés comme un simple défaut de motivation, les troubles de l’attention dans la schizophrénie ont depuis fait l’objet de nombreuses recherches (pour une revue : Bernard, Lancon. & Bougerol, 1997). Plusieurs auteurs ont montré que, loin d’être secondaires, ces troubles pourraient à eux seuls expliquer une grande partie des symptômes schizophréniques, ils seraient dus à un manque d’adaptation à une surcharge d’information (Frith, 1979 ; Hemsley, 1977). Une défaillance des processus inhibiteurs pourrait rendre compte de la surcharge d’informations et par là même des troubles observés dans la schizophrénie (Beech & Claridge, 1987 ; Beech, Powell, McWilliam, & Claridge, 1989). Hemsley (1987) propose que la perturbation cognitive responsable de la schizophrénie serait un affaiblissement de l'influence des informations mémorisées sur les entrées perceptives. En effet, les informations contextuelles, spatiales et temporelles, provoquent l’activation du matériel codé en mémoire, ce qui entraîne des attentes perceptives et des préparations de réponses motrices. Le déficit observé chez les schizophrènes aurait donc un certain nombre de conséquences dont la perturbation de ces phénomènes d’expectation et de préparation à des réponses appropriées. D’ailleurs l’augmentation des temps de réaction fréquemment rapportée, pourrait s’expliquer par un déficit attentionnel (pour une revue : Gale & Holzman, 2000 ; King, 1991). Cette augmentation des temps de réaction par rapport à des sujets contrôles est constatée depuis l’apparition des premiers symptômes chez les jeunes malades non médicamentés dans des tâches d’attention soutenue (Lussier & Stip, 2001).