1.2.3. Le thalamus

Le thalamus a comme rôle majeur de relais vers le cortex cérébral les informations sensorielles émanant des centres inférieurs. Cette structure présente donc de nombreuses interconnections avec le néocortex et les structures limbiques. Le rôle du thalamus dans la schizophrénie a été étudié de manière importante ces dernières années (pour une revue : Andreasen, 1997b ; Heckers, 1997 ; Jones, 1997). Le thalamus comprend un circuit complexe entre plusieurs régions cérébrales incluant les aires associatives des cortex frontaux, temporaux et pariétaux. Un fonctionnement défectueux du thalamus ou une mauvaise connexion avec les autres régions cérébrales entraînerait un déficit dans le traitement de l'information, dans sa modulation ou son intégration (Andreasen et al., 1994). De plus, comme l’ont suggéré plusieurs auteurs (Andreasen, 1997b ; Andreasen et al., 1990, 1994 ; Buchsbaum et al., 1996 ; Flaum et al., 1995 ; Jones, 1997), il aurait un rôle dans la schizophrénie. Andreasen (1997b) et Jones (1997) postulent que la schizophrénie est la conséquence d'un déficit du circuit préfronto-thalamo-cerebelleux. Weinberger (1997) souligne que le thalamus a des connexions importantes avec le cortex préfrontal et le cortex temporo-limbique, deux régions du cerveau largement impliquées dans la schizophrénie. Des études sur des cerveaux post-mortem ont montré des anormalités anatomiques en particulier dans les noyaux thalamiques (par ex., Pakkenberg, 1987) bien que les résultats de certaines études soient contradictoires (McCarley et al., 1999). Cependant, la récente méta-analyse de Konick et Friedman (2001) montre une réduction significative du volume du thalamus chez les schizophrènes par rapport à des sujets sains.

De nombreuses régions corticales et sous-corticales ont été explorées dans la schizophrénie, elles apparaissent comme impliquées dans des circuits complexes comprenant presque toutes les régions de cerveau : cortex frontal, temporal et pariétal, ganglions de la base, thalamus, et formation hippocampique. On peut donc penser que la plupart de ces régions peuvent jouer un rôle dans la schizophrénie.