6.1.3. Procédure

Chaque sujet participe à 4 sessions séparées par un intervalle de 15 minutes. Chaque session comprend deux phases, une phase d'étude et une phase de test. Les participants sont informés du fait que la phase de test suit toujours immédiatement la phase d'étude.

Phase d'étude.

L'étude porte sur 16 visages différents dont la moitié présentent une expression neutre et l'autre moitié une expression de joie. Un essai commence par la présentation d’un point de fixation pendant 1 seconde. Après un écran blanc de 500ms, un visage apparaît au centre de l’écran puis laisse place à une question qui y demeure jusqu’à la réponse du sujet.

Selon la session expérimentale, le sujet doit fournir pour chaque visage présenté un jugement portant sur les caractéristiques physiques du visage définissant le genre (« Est-ce un homme ? »), ou un jugement portant sur un trait abstrait de personnalité pouvant être associé au visage (« Cette personne vous semble-t-elle honnête ? »). Le temps de présentation du visage est de 1,5 s pour un jugement du genre et de 3 s pour un jugement sur l’honnêteté, la durée de présentation est adaptée au temps nécessaire pour réaliser le jugement en fonction des observations méthodologiques de Bloom & Mudd (1991), de Coin et Tiberghien (1997) et de Craik (2002, pp. 308-309) 5 .

Pour la moitié des participants, dans les deux groupes, la réponse est donnée en appuyant sur une touche déterminée du clavier lorsque la réponse est « oui » et sur une autre touche lorsque la réponse est « non ». La position des deux réponses est inversée pour l'autre moitié des participants. Un nouvel item est présenté 500 ms après la réponse du sujet.

Notes
5.

En effet, plusieurs auteurs ont montré qu’un jugement portant sur un trait de personnalité demandait plus de temps qu’un jugement portant sur un trait physique du visage (longueur du nez…). Par exemple, Bloom et Mudd (1991, expérience 1) ont montré qu'un jugement de genre prend, en moyenne, 1,09 s et un jugement de personnalité (honnêteté) prend en moyenne 2,78 s. Choisir la même durée d'exposition pour les deux conditions d'encodage est plutôt risqué : si elle est (trop) courte, le jugement de personnalité risque d'être empêché ou perturbé ; si elle est (trop) longue, le jugement de genre peut être contaminé par un jugement de personnalité. Nous avons voulu minimiser ce risque. Bien sûr, la conséquence de ce choix est que l'effet éventuel de la durée d'exposition est ici confondu avec l'effet éventuel du niveau de profondeur de l'encodage, ce dont il doit être tenu compte dans l'interprétation des résultats.