8.1.3. Reconnaissance des visages et reconnaissance du contexte

Le plan d’analyse est : S<G2*NC2>*E2 avec le facteur Groupe (patients schizophrènes vs. participants contrôles), le facteur Nature de Contexte (contexte intrinsèque vs. contexte extrinsèque), le facteur condition d’Etude (jugement superficiel du genre vs. jugement profond d’honnêteté) et un facteur condition de Test (reconnaissance de visages vs. reconnaissance de contexte). Il y a 2 facteurs inter-sujets (groupe et type de contexte) et 2 facteurs intra-sujets (condition d’étude, condition de test).

L’interaction triple entre les quatre facteurs n’est pas significative (F(1, 92) = 0.91, ns). Nous observons en revanche un effet d’interaction double significatif entre les facteurs groupe, nature du contexte et condition de test, F(1, 92) = 4.12, p(unilatéral) = .04 (Figure 14).

Figure 14. Valeurs moyennes de Ag en fonction de la nature du contexte (intrinsèque vs. extrinsèque) et de la condition de test (reconnaissance de visages vs. reconnaissance de contexte) pour les patients schizophrènes et les participants contrôles

Si nous décomposons cette interaction nous remarquons que lorsque l’expérience porte sur le contexte intrinsèque au visage (l’expression du visage), l’interaction groupe*test de reconnaissance n’est pas significative, F(1, 46) = 0.48, ns. Par contre les deux effets simples sont significatifs. Les participants contrôles ont une meilleure discriminabilité en mémoire (0.78) que les patients schizophrènes (0.69), F(1, 46) = 16.91, p = .0002. De plus la discriminabilité mnésique globale est plus importante lorsque le test de reconnaissance porte sur les visages (0.77) plutôt que sur le contexte (0.69), F(1, 46) = 30.61, p < .00001. Lorsque l’expérience porte sur le contexte extrinsèque au visage (l’arrière-plan), alors l’effet d’interaction groupe*test est significatif, F(1, 46) = 5.00, p = .03. Nous remarquons que les participants contrôles ont toujours une meilleure discriminabilité en mémoire que les patients schizophrènes, et que la discriminabilité en mémoire est toujours meilleure lorsque le test de reconnaissance porte sur les visages plutôt que sur le contexte mais, cette fois, la différence entre les deux groupes est moins importante lorsque le test porte sur le contexte (contrôles : 0.69 vs. schizophrènes : 0.60, différence = 0.09) plutôt que sur les visages (contrôles : 0.89 vs. schizophrènes : 0.74, différence = 0.15), contexte : F(1, 46) = 36.58, p < .00001 ; visages : F(1, 46) = 29.29, p < .00001. Aucune autre interaction double n’est significative.

On observe également un effet d’interaction simple entre le facteur condition d’étude (encodage superficiel vs. encodage profond) et le facteur condition de test (reconnaissance de visages vs. reconnaissance de contexte), F(1, 46) = 15.84, p = .0001 (Figure 15).

Figure 15. Valeurs moyennes de Ag en fonction de la condition d’étude (encodage superficiel vs. encodage profond) et de la condition de test (reconnaissance de visages vs. reconnaissance de contexte)

Lorsque le test de reconnaissance porte sur les visages, on observe un effet du type de jugement, F(1, 46) = 42.77, p < .00001. La discriminabilité en mémoire est meilleure après un encodage profond (Ag = 0.84) qu’après un encodage superficiel (Ag = 0.76). Lorsque le test de reconnaissance porte sur le contexte par contre, aucun effet de l’encodage n’est observé, F(1, 46) = 0.34, ns. L’encodage profond (Ag = 0.67) n’entraîne pas une meilleure discriminabilité en mémoire qu’un encodage superficiel (Ag = 0.66).