8.3.2. Reconnaissance de contexte : contexte intrinsèque et contexte extrinsèque

Les résultats en reconnaissance de contexte montrent également que la discriminabilité mnésique (Ag) des schizophrènes demeure inférieure à celle des sujets contrôles. De plus la discriminabilité en reconnaissance de contexte s'avère plus faible que celle qui est observée en reconnaissance de visage. Plus intéressant est le constat que la différence entre les patients schizophrènes et les participants contrôles s’atténue en reconnaissance de contexte extrinsèque. Un autre résultat tout à fait surprenant est bien sûr l'absence d'effet global du niveau de profondeur de l'encodage sur la reconnaissance de l'expression ou sur la reconnaissance d’arrière-plan.

L'examen du meilleur ajustement du modèle DPSD sur les x-ROCs des patients schizophrènes montre qu’en reconnaissance d’expression, les fonctions obtenues sont curvilinéaires et légèrement asymétriques et les z-ROCs correspondantes présentent une faible composante quadratique qui ne s'avère toutefois pas significative. Il est donc raisonnable d'admettre que les patients se basent ici essentiellement sur la familiarité de l'expression. Comme la pente des z-ROCs est inférieure à 1 (0.868 pour l'encodage profond et 0.817 pour l'encodage superficiel), on peut en déduire que le modèle TDS à variances inégales est le meilleur prédicteur de ces données. Il est donc raisonnable d'admettre que les patients se basent ici essentiellement sur la familiarité de l'expression, avec également une faible contribution, non significative, de la récollection (la pente de la z-ROC est 0.813). On parvient à une conclusion identique pour les sujets contrôles dans la condition d'encodage profond lorsque le contexte est intrinsèque, où la familiarité est aussi le déterminant essentiel de la reconnaissance de l'expression.

Dans la condition d'encodage superficiel ou lorsque le contexte est extrinsèque, les x-ROCs prédites par DPSD sont curvilinéaires et symétriques et les z-ROCs correspondantes sont linéaires, avec à chaque fois une pente de 1. Ceci nous permet d'admettre que la familiarité détermine ici entièrement la reconnaissance de l'expression et de l’arrière-plan des participants contrôles selon les prédictions du modèle TDS standard. En reconnaissance d’arrière-plan, les x-ROCs des patients schizophrènes sont curvilinéaires et symétriques pour l’encodage superficiel et très légèrement asymétriques pour l’encodage profond. Toutefois, ces x-ROCs ne sont pas significativement différentes de la diagonale positive (réponse au hasard).