1.1. Une crise politique et morale

Les fragments de Feuillets d’Hypnos désignent, à plusieurs niveaux, une crise du moment historique. Ils la thématisent d’abord, dans un certain nombre d’énoncés à vocation analytique. Une histoire politique et sociale se dégage alors de ces textes dont la fonction est de contribuer à la compréhension de la situation et d’anticiper un avenir proche.

L’histoire prend ici un sens légèrement différent de celui qu’elle avait dans le recueil précédent. La perspective temporelle change d’échelle, les contenus associés à la notion se spécifient. C’est un univers de référence politique que désigne le lexique, par exemple, dans les feuillets suivants :

‘7 : « Cette guerre se prolongera au delà des armistices platoniques. L’implantation des concepts politiques […] »’ ‘20 : « Je songe à cette armée de fuyards aux appétits de dictature que reverront peut-être au pouvoir […] »’ ‘24 : « La France a des réactions d’épave dérangée dans sa sieste. […] »’ ‘29 : « […] la prospérité des canailles qui franchissent en se jouant les barrages dressés autrefois par la société contre elles. […] »’ ‘37 : « Révolution et contre-révolution se masquent pour à nouveau s’affronter. […] »’ ‘68 : « Lie dans le cerveau : à l’est du Rhin. Gabegie morale : de ce côté-ci. »’ ‘126 : « […] cette abjection nazie […] »’ ‘127 : « Viendra le temps où les nations […] »’ ‘220 : « […] Je pressens que l’unanimité confortable, la boulimie de justice n’auront qu’une durée éphémère […] »’

La « guerre », l’» armée », la « Révolution », les « nations », l’» abjection nazie » : ces groupes nominaux, avec leur valeur de descriptions définies 208 , viennent caractériser en termes politiques le référent visé. Dans L’Avant-monde, au contraire, le référent n’était désigné que de manière figurée, ou incidemment, par une date en épigraphe.

Feuillets d’Hypnos modifie alors la perspective sur l’histoire ; il la fait voir de plus près, la spécifie en s’attachant à l’une de ses dimensions. S’il y a un changement par rapport à Seuls demeurent, c’est en premier lieu dans cet effet de singularisation et de rapprochement du regard : l’histoire dans Feuillets d’Hypnos devientune histoire politique et sociale, plus précisément contextualisée. Aussi change-t-elle d’échelle : il ne s’agit pas, dans ces feuillets-là du moins, d’une histoire des civilisations ou de l’humanité, à l’instar de l’ouverture du « Bouge de l’historien » (« La pyramide des martyrs obsède la terre »), où l’image de la pyramide connote une histoire de longue durée, de celles qui retracent la grandeur et la décadence des empires. Feuillets d’Hypnos ne retrace pas une histoire justement, mais inscrit le moment de l’énonciation dans un contexte politique et social, élargi au-delà de l’actualité immédiate. Car l’analyse n’est pas pour autant circonscrite au moment présent ; elle présuppose l’inscription de ce moment dans un « segment de l’histoire » 209 .

Ainsi le feuillet 20 donne-t-il à la mémoire historique toute son importance dans la lutte pour la liberté : « Je songe à cette armée de fuyards aux appétits de dictature que reverront peut-être au pouvoir, dans cet oublieux pays, ceux qui survivront à ce temps d’algèbre damnée. » C’est parce que le pays est « oublieux » de son histoire que la victoire sera grevée du risque d’un retour de la dictature. Dans son combat pour la liberté politique, le sujet non seulement s’inscrit dans un contexte militaire et social déterminé (« cette armée de fuyards » faisant référence à l’état de l’armée en 1940), mais il situe son propos et son action dans une perspective temporelle comprenant un passé et un avenir, la défaite de 40 et l’après-guerre. Les feuillets dans lesquels se développent de telles analyses de la situation politique ouvrent ainsi, le plus souvent, une perspective temporelle, vers le passé ou vers l’avenir, qui place l’étude au-delà de la simple chronique. Le feuillet 29, par exemple, esquisse une explication de la « prospérité des canailles » par le changement de la société, changement que souligne le marqueur temporel « autrefois » : « Ce temps, par son allaitement très spécial, accélère la prospérité des canailles qui franchissent en se jouant les barrages dressés autrefois par la société contre elles ». Parcourant d’un point vers l’autre l’axe du temps, le feuillet envisage dans la phrase suivante le devenir du même phénomène et s’interroge : « La même mécanique qui les stimule les brisera-t-elle en se brisant […] ? » Ailleurs, c’est sur un mode optatif que se clôt l’analyse du temps présent : « La France a des réactions d’épave dérangée dans sa sieste. Pourvu que les caréniers et les charpentiers qui s’affairent dans le camp allié ne soient pas de nouveaux naufrageurs ! » (feuillet 24). Citons également l’un des premiers feuillets qui, dès le début du recueil, au moment où s’énonce la décision de combattre (« […] nous sommes allés et avons fait face », feuillet 4), prend soin de poser des jalons qui dessinent un cadre futur pour l’action et ses conséquences, anticipant assez précisément l’après-guerre et ses désenchantements : « Cette guerre se prolongera au delà des armistices platoniques. L’implantation des concepts politiques se poursuivra contradictoirement […]. Écartez le scepticisme et la résignation et préparez votre âme mortelle […] » (feuillet 7), ou encore à la fin du feuillet 65 : « […] combien d’insaisissables saltimbanques plus soucieux de jouir que de produire ! À prévoir que ces coqs du néant nous timbreront aux oreilles, la Libération venue… ». Enfin, faisant référence à un aspect de l’histoire politique du pays, l’opposition de la « Révolution » et de la « contre-révolution », le feuillet 37 situe le moment présent dans une histoire de plus longue durée.

Il y a donc un certain empan du regard, propre à chaque recueil. Dans Seuls demeurent, la date historique, inscrite au fronton du « Loriot », est située dans la perspective d’une totalité (« Tout à jamais prit fin »), ou d’une histoire de l’humanité. Feuillets d’Hypnos restreint la vision à une durée plus courte, favorisant les comparaisons et les analyses politiques plus circonscrites, déterminées par ce qui est l’autre nouveauté de Feuillets d’Hypnos, le rôle confié à la poésie pour l’action, « pour le but à atteindre mais pas au delà », précisément.

À l’échelle de cette histoire politique et sociale, nommée et construite par un certain nombre de textes de Feuillets d’Hypnos, une analyse lucide, parfois virulente, dénonce l’extraordinaire du moment, la négativité de sa rupture dans le temps historique.

Le temps vécu est très explicitement caractérisé par son étrangeté dans le feuillet 29 : « Ce temps, par son allaitement très spécial, accélère la prospérité des canailles […] ». Parfois, l’ensemble du feuillet est consacré à la désignation de cette nature exceptionnelle du temps de l’époque : « Temps où le ciel recru pénètre dans la terre, où l’homme agonise entre deux mépris » (feuillet 36), et les périphrases sont sans ambiguïté sur la gravité de la crise : ce temps est un « temps d’algèbre damnée », d’» agonie féerique » (feuillet 95). Le temps est nettement partagé entre un autrefois et « aujourd’hui » déréglé : « Le temps n’est plus secondé par les horloges dont les aiguilles s’entre-dévorent aujourd’hui sur le cadran de l’homme. […] » (feuillet 26).

Dans son contenu même, cette crise est d’abord présentée sous un aspect politique. Le personnel militaire en est un élément déterminant : reviendra peut-être au pouvoir « cette armée de fuyards aux appétits de dictature » (feuillet 20). La passivité, l’inertie de la classe politique et de la société civile sont vilipendées, sur un ton qui rappelle la force d’invective satirique et pamphlétaire de l’époque surréaliste : « La France a des réactions d’épave dérangée dans sa sieste. […] » (feuillet 24). Malhonnêteté et incompétence sont les deux maux essentiels de la crise politique, qui est donc, en premier lieu, une crise morale. L’absence de vertus politiques, la lâcheté (feuillet 20), l’hypocrisie (feuillet 7), le manque d’honnêteté des individus sont la cause d’un dysfonctionnement politique, lui-même renforcé par un dérèglement de la société d’où ont disparu les garde-fous : ainsi s’« accélère la prospérité des canailles qui franchissent en se jouant les barrages dressés autrefois par la société contre elles. » (feuillet 29). Ce sont donc les hommes, leur incompétence, leur insuffisance morale qui, en premier lieu, font la crise de l’histoire 210 .

L’analyse politique est alors doublée du regard perspicace du moraliste sur les individus qui composent la société. C’est bien un lexique moral (« le mensonge » et « le mal ») qui caractérise par exemple le constat du feuillet 8 :

‘Des êtres raisonnables perdent jusqu’à la notion de la durée probable de leur vie et leur équilibre quotidien lorsque l’instinct de conservation s’effondre en eux sous l’exigence de l’instinct de propriété. Ils deviennent hostiles aux frissons de l’atmosphère et se soumettent sans retenue aux instances du mensonge et du mal.’

Ailleurs, c’est la cupidité ou l’avarice qui sont dénoncées : « Les justiciers s’estompent. Voici les cupides tournant le dos aux bruyères aérées » (feuillet 211) ; « […] l’idiot n’en voulut démordre, l’avarice montagnarde ne voulant évidemment rien céder » (feuillet 210). Le champ thématique de ces textes semble rejoindre parfois la tradition des moralistes classiques : les replis de la conscience, les noirceurs de l’âme, la présence dissimulée du mal chez l’homme sont passés au « scalpel d’une anatomie morale », selon la formule de Bernard Roukhomovsky au sujet de La Rochefoucauld 211 . À l’instar des Maximes présentées par leur auteur comme un « portrait du cœur de l’homme » 212 , certains feuillets utilisent le tranchant de la forme brève pour disséquer les apparences trompeuses, pour mettre en lumière la mauvaise part d’ombre recelée par les individus. Tel le feuillet 28 : « Il existe une sorte d’homme toujours en avance sur ses excréments », ou le feuillet 69 : « Je vois l’homme perdu de perversions politiques, confondant action et expiation, nommant conquête son anéantissement. » Dans les dernières pages du recueil, le feuillet 233 dresse une forme de bilan de cette expérience de moraliste et montre en même temps l’importance accordée par l’auteur à cette meilleure connaissance de l’homme, explicitement nommée : « Ce que tu as appris des hommes – leurs revirements incohérents, leurs humeurs inguérissables, leur goût du fracas, leur subjectivité d’arlequin […] ». Il s’agit ici du « mal » qu’ont révélé les hommes, dans les circonstances de la guerre : « Considère sans en être affecté que ce que le mal pique le plus volontiers ce sont les cibles non averties dont il a pu s’approcher à loisir. » Et cette vérité, venue de l’expérience, sert la définition, à la fin du feuillet, d’une règle de conduite générale : « Ce que tu as appris des hommes […] doit t’inciter, une fois l’action consommée, à ne pas t’attarder trop sur les lieux de vos rapports. »

Le ton de généralité, caractéristique d’un ouvrage de moraliste, reste exceptionnel dans Feuillets d’Hypnos, mais il en est la tentation. Or c’est précisément le passage d’une vérité occasionnelle à la possibilité de sa généralisation qui sera le signe de la crise d’après-guerre. Le feuillet 233 le laisse pressentir : la plupart des portraits moraux que dresse Feuillets d’Hypnos sont ancrés dans une situation singulière, insérés dans un récit circonstancié ; le feuillet 233 au contraire, placé à la fin du recueil, annonce le constat général et beaucoup plus sombre, dans les textes d’après-guerre, de la persistance du mal. Quand il apparaîtra que les vices des hommes ne sont pas, ainsi que tend à le montrer Feuillets d’Hypnos dans sa plus grande partie, le résultat d’un dérèglement inscrit dans le temps, ne sont donc pas liés à un moment historiquement déterminé, mais peuvent se révéler perpétuels, alors l’histoire sera réellement en crise, car la possibilité même du changement se trouvera remise en question.

Dans Feuillets d’Hypnos, la tentation de conclure à une absence de changement dans la nature et la condition de l’homme n’apparaît qu’incidemment, pour être aussitôt repoussée :

‘Ce qui peut séduire dans le néant éternel c’est que le plus beau jour y soit indifféremment celui-ci ou tel autre.’ ‘(Coupons cette branche. Aucun essaim ne viendra s’y pendre.) (Feuillet 49)’

Le désir de sortir de l’histoire, de se soustraire au travail du négatif et à la logique successive qui enchaîne la douleur du présent à sa résorption dans un avenir souhaité, est ici explicite. Son importance est soulignée par l’organisation polyphonique du feuillet dont les marques typographiques mettent en évidence l’alternance des voix : elle montre la nécessité d’une instance de contradiction pour s’opposer à la puissance de séduction de la première affirmation. Le feuillet 80 souligne lui aussi l’attirance du sujet pour une conception pessimiste de la nature humaine, conception inscrite par le texte lui-même dans la longue tradition des moralistes, appréciés et relus par la modernité nietzschéenne, à laquelle font écho dans ce feuillet les notions d’illusion, de santé et de dépense :

‘Nous sommes des malades sidéraux incurables auxquels la vie sataniquement donne l’illusion de la santé. Pourquoi ? Pour dépenser la vie et railler la santé ?’ ‘(Je dois combattre mon penchant pour ce genre de pessimisme atonique, héritage intellectuel…)’

Dans cette contradiction énonciative, opposant la tentation d’une affirmation universelle et atemporelle à l’interrogation et à l’injonction assumées par la première personne, se joue la crise de l’histoire. Tant qu’il reste possible d’opposer à la maxime la note, avec ses vérités parcellaires et ses marques d’un présent appelé à se transformer, l’histoire demeure, comme espace de métamorphoses suscitées par l’action du sujet.

Aussi faudrait-il parler, à ce niveau, non de crise de l’histoire mais de crise du moment historique. Le moment est désigné comme exceptionnel, comme rupture entre un passé et un avenir, mais l’idée même d’histoire n’est pas remise en cause : l’énonciation du carnet vient s’opposer à toute tentation de pessimisme radical en inscrivant le mal dans la circonstance.

Que l’histoire traverse une crise, le lexique de la maladie le montre assez. Faisant écho à l’hippocratisme fondateur de la tradition aphoristique, l’auteur des Feuillets se présente alors sous la figure du médecin. Car s’il arrive que la société soit conçue comme machine (« la même mécanique qui les stimule les brisera-t-elle en se brisant […] », feuillet 29), elle apparaît plus souvent dans le regard du poète comme un corps malade. Ces deux figures opposées de la société, la machine et le corps, peuvent d’ailleurs parfois se rejoindre, comme dans le feuillet 127, où le « corps », que finiront par former « les nations », verra son « cerveau » « plein à craquer de machines », comble de la maladie que préparent « les inventeurs » pour cette société mondiale monstrueuse, dans laquelle les « machines » engendrent, selon la logique sonore du feuillet, des « mines meurtrières », par où se résout, dans l’anéantissement, l’excessive organicité des sociétés. La maladie est ici excès de cohésion, absence de l’irrégularité indispensable à « l’évasion », négation du mal qui, dans une certaine mesure, lorsqu’il est « fantasque », est « utile » (feuillet 174). L’image traditionnelle du corps politique, solidaire dans tous ses organes, est prise à contre-pied par Char qui en dénonce implicitement les implications totalitaires : « […] L’homme, d’un pas de somnambule, marche vers les mines meurtrières, conduit par le chant des inventeurs… » (feuillet 127).

Reste que le dysfonctionnement de la société, et les défauts des individus qui la composent, sont pensés par le poète médecin de Feuillets d’Hypnos en termes de maladie. Cette perspective est rappelée dans le Bandeau de « Fureur et mystère » écrit pour la publication du livre en 1948 : entre autres attributions énumérées dans cette page, le poète possède celle de porter un « diagnostic » et de s’attacher au « traitement des maux de l’homme de son temps ». De fait, les métaphores corporelles et l’isotopie de la maladie servent à figurer, dans un certain nombre de feuillets, le moment vécu par le locuteur et ses contemporains. Dès le début du recueil, le feuillet 7 suggère un corps civil malade, subissant dans les « convulsions » une « implantation » idéologique : « Cette guerre se prolongera au delà des armistices platoniques. L’implantation des concepts politiques se poursuivra contradictoirement, dans les convulsions et sous le couvert d’une hypocrisie sûre de ses droits. […] » La fin du feuillet n’est pas moins éloquente, qui compare les causes du mal à des « génies microbiens » : « Écartez le scepticisme et la résignation, et préparez votre âme mortelle en vue d’affronter intra-muros des démons glacés analogues aux génies microbiens. » Plusieurs autres feuillets développent ce même champ lexical : le feuillet 22 nomme le « cancer » de ceux « chez qui l’avarice écrase l’amour […] » ; le feuillet 37 dénonce l’aggravation des « névroses collectives » et s’inquiète : « Où êtes-vous remède ? » Le feuillet 135, cherchant un « réel secours », prescrit son traitement :

‘Il ne faudrait pas aimer les hommes pour leur être d’un réel secours. Seulement désirer rendre meilleure telle expression de leur regard lorsqu’il se pose sur plus appauvri qu’eux, prolonger d’une seconde telle minute agréable de leur vie. À partir de cette démarche et chaque racine traitée, leur respiration se ferait plus sereine.’

Le feuillet 220 emploie le terme même de « remède », annonce l’affairement de « fantômes » et décrit leur « âme empirique » comme « un amas de glaires et de névroses ».

Dans tous ces exemples, la maladie morale diagnostiquée chez les individus ou dans la société est un état de crise du corps social et de la psyché collective. L’écriture du feuillet en cherche l’origine, suggère des remèdes, l’envisage dans sa dimension temporelle et la présente à la fois comme conséquence et cause des circonstances. Aussi figure-t-elle l’historicité du dysfonctionnement social et politique dénoncé dans le recueil. Char retrouve ici une tradition de la forme brève qui signale, par la discontinuité et l’inachèvement de l’ensemble, l’inscription des fragments dans la circonstance, et l’empirisme de la démarche suivie. Fruits de l’observation du moment, bornés par un horizon temporel restreint, les feuillets fondent alors leur vérité sur l’expérience et les réflexions que suscite celle-ci, exactement comme le fait l’aphorisme hippocratique élaboré contre les règles atemporelles et religieuses de la médecine antique.

Notes
208.

« Les descriptions définies sont des expressions qui peuvent servir à référer à un objet particulier. » in Georges Kleiber, Problèmes de référence : descriptions définies et noms propres, Metz, Centre d’Analyse Syntaxique, [diffusion : Paris, Klincksieck,] 1981, p. 174. L’emploi des démonstratifs (« cette guerre », « cette armée »…) n’est pas contradictoire puisque les descriptions définies nécessitent des « indices référentiels » pour repérer le référent visé.

209.

La notion est de Paul Ricoeur, « Vers une herméneutique de la conscience historique », Temps et récit. III, op. cit., p. 418.

210.

Sur ce point, les analyses de Char rejoignent celles d’autres témoins. Que l’on songe, par exemple, à l’incompétence intellectuelle et administrative des dirigeants militaires et politiques mise en cause par Marc Bloch dans L’étrange défaite, témoignage écrit en 1940, publié après guerre, réédité chez Gallimard, collection « Folio/ Histoire », 1990.

211.

Bernard Roukhomovsky, Lire les formes brèves, Paris, Nathan, 2001, p. 84.

212.

Voir l’Avis au lecteur de la première édition, cité par B. Roukhomovsky, op. cit., p. 26.