Chapitre 1 :
L'état des télécommunications en Afrique

Le souci d’évaluer le niveau de développement des réseaux de télécommunications en Afrique est l’objectif recherché par ce chapitre. Faire autant que possible une évaluation tant qualitative que quantitative de la situation des télécommunications en Afrique, est si impérieux que cet aperçu du niveau d’équipement technologique constitue un préalable à toute analyse sur les questions corrélatives. Il apparaît donc nécessaire dans ce chapitre de faire ressortir les points forts et les points faibles de l’état actuel de connectivité du continent africain. Cela, en tenant compte de ses tenants et ses aboutissants. Le lecteur l’aura compris, l’objectif ici est de voir s’il y a une corrélation entre l’engouement actuel pour le téléphone mobile et la recherche d’un dynamisme économique qui reste la priorité des priorités du continent noir.

En matière technologique, si recenser, autant que possible, le niveau d’équipement du continent est un exercice intéressant, il permet surtout d’évaluer la capacité du continent africain à s’arrimer à ce qu’il est désormais convenu d’appeler la « Société de l’Information», et par voie de conséquence voir l’impact de cette connectivité sur le plan économique. Mais il convient toutefois de se rendre à l’évidence que brosser un tour d'horizon complet de l’état de connectivité du continent africain ne sera pas un exercice facile. L'Afrique compte 53 pays, avec chacun, ses spécificités socio-économiques, son niveau de développement, mais aussi et surtout, ses priorités en termes d’investissement. Il s’agit donc ici de procéder à une évaluation d’une mosaïque de situations.

Mais convient-il de ne pas mettre en œuvre une telle recherche au prétexte qu'il ne sera pas aisé d’y parvenir ? Nous pensons que non. Cela d’autant plus que la connectivité du continent compte parmi les préoccupations de ce travail. Pour les soucis de l’analyse, dans cette étude du développement de la téléphonie mobile en Afrique et par extension, des Technologies de l'Information et de la Communication, nous évoquerons le cas de certains autres pays d’Afrique noire francophone. Car, étudier les NTIC en Afrique en se limitant au seul cas du Gabon (qui ne constitue qu'un microcosme de cet ensemble), sans s’imprégner de la situation des autres pays qui l’entourent ne saurait apporter les éclairages que nous recherchons. Le Gabon a des spécificités qui lui sont propres.

En outre, si la connectivité de ce pays d’Afrique centrale n'est pas représentative de l'ensemble du continent parce que certains pays tel l’Afrique du Sud sont largement plus avancés 63 , il n’en demeure pas moins que la situation technologique du Gabon que nous verrons par ailleurs n'est pas loin de refléter la réalité de bien d'autres pays de la sous-région.

Notes
63.

L’Afrique du Sud est considérée comme le poids lourd du continent africain en matière de NTIC. Voir africa’nti.org/Colloque2003/communications