2.2.2 La période « des vaches grasses » de l’économie gabonaise

‘« L’économie gabonaise est encore en grande partie une économie de rente, tirant de ses gisements pétroliers et miniers la majeure partie de ses ressources. Elle est, de ce fait, très dépendante de l’extérieur 200  ».’

Unité monétaire : Franc de la Communauté Financière Africaine ou Franc CFA 201 (en abrégé).

Le Gabon, nous l’avons vu, est un pays qui est très généreusement doté par la nature. Au plan économique, le pays a longtemps fait figure d’exception dans la sous-région (Afrique centrale). Jouissant de « trois atouts maîtres» que sont une nature clémente pourvoyeuse de richesses, un des meilleurs taux de scolarisation du continent, et enfin une stabilité politique.

Les ressources forestières sont immenses : 80 % du territoire sont couverts par la forêt vierge qui contient des espèces très appréciées dans le monde industrialisé. Les réserves minérales y sont importantes. De plus, l’eau est partout présente au Gabon, (Cf. première partie de ce chapitre, hydrographie p. 84). Cette forte pluviométrie engendre un sol fertile qui convient à l’agriculture.

Cela mérite d'être signalé, ce sont les richesses naturelles du sous-sol qui apportent à l’économie gabonaise ses fondements les plus solides et les plus importants. Le pétrole représente environ 43% du P.I.B et 63 % des ressources budgétaires.

Et les autres produits miniers (le manganèse principalement), environ 2 % du P.I.B. Mais il convient cependant de mettre les choses en perspective. Commencé en 1957, le cycle pétrolier (Pourtier 1989) a désormais ses plus beaux jours derrière lui. L’économie gabonaise a connu en effet douze années d’euphorie, de 1974 à 1985 grâce à l’or noir.

La manne pétrolière avait soudainement transformé le Gabon en « émirat équatorial 202  ». En 1985 la production pétrolière a par exemple représenté 83 % de la valeur des exportations et 65 % des recettes budgétaires, soit 400 milliards de Fcfa (609.796.068,95 euros). Mais depuis 1996, la courbe de la production pétrolière est descendante. C'est la fin de la période des «vaches grasses».

Tableau n° 12 : Historique de la production pétrolière au Gabon de 1991-2002
Années Production pétrolière
1991 14,744 millions de tonnes
1994 17,214 millions de tonnes
1997 18,462 millions de tonnes
1998 17,500 millions de tonnes
1999 15,500 millions de tonnes
2000 13,500 millions de tonnes
2002 12 millions de tonnes
Notes
200.

« Cinquième Plan de Développement économique et social, 1984-1988». Ministère de la Planification et de l’Aménagement du territoire. Berger Levrault, 1985, cité par Roland Pourtier, in Le Gabon État et Développement, Tome 2, p. 188.

201.

1 Fcfa = 0,01 FF ou 1 FF = 100 Fcfa (fixe avant l’euro).

1 Fcfa = environ 0,0015 euro ou 1 euro = 655 Fcfa.

1 Fcfa = environ 0,0024 Dollar Can ou 1 $ Can = 410 Fcfa

1 Fcfa = environ 0,00 16 Dollar US ou 1$ US = 638 Fcfa

202.

Selon l’expression de Ph. Decraene. Le Monde, 6-7 1975.

203.

Les chiffres de 1991 à 2000 nous ont été fournis par le service économique de l’Ambassade du Gabon en France, novembre 2001. Le chiffre du tonnage de 2002 a été lui tiré dans le quotidien national gabonais d’information, l’Union, du 7 juin 2002.