3.1.3 L’avènement de la toile au Gabon

L’avènement du réseau Internet au Gabon intervient en mars 1997 avec l’installation par l’opérateur public (OPT) d’un nœud expérimental à Libreville (la capitale politique) de 128 Kbs avec MCI (USA).

Ensuite cette plate-forme technique va évoluer avec l’inauguration en mai 1998 du réseau Internet composé actuellement de deux connexions internationales de 512 Kbs chacune : l’une avec France Télécom et l’autre avec Câble & Wireless (USA.) Après un lancement commercial en mai 1998, on estimait en janvier 2002 le nombre d’abonnés Internet à 6 400, contre 3 800 en février 2001 ²⁴² . Il faut le dire, la presque totalité des connexions Internet transitent actuellement par les installations de Gabon Télécom, dont la capacité réduite (état du réseau filaire, serveur, liaisons satellitaires) ne permet pas encore d’assurer un débit suffisant pour une utilisation satisfaisante. Globalement, le marché Internet au Gabon reste bridé par les contraintes techniques et devrait sans doute se développer et se diversifier, une fois que ces contraintes seront levées. Ces installations en cours de développement (si on en croit les dires des autorités), sont complétées par des nœuds secondaires dans les principales villes de l’intérieur du pays (Libreville, Franceville Lambaréné, Mouila, Tchibanga, Makokou, Koulamoutou, Port-gentil, et Oyem), cf. carte p.111.

Compte tenu du grand engouement suscité par ce réseau auprès du public gabonais cf. tableau infra et dans le cadre de la modernisation de ses installations, l’Office des Postes et Télécommunications dont le processus de privatisation est en phase de finalisation, a engagé avec l’appui du Gouvernement gabonais, un important programme d’investissement sur l’ensemble de ses infrastructures notamment le câble sous-marin, la fibre optique, la boucle locale radio, les centraux téléphoniques, l’automatisation du réseau téléphonique…

Une grande partie du financement de ces travaux est assurée par un crédit de la Banque Islamique de Développement (BID) et l’Office des Postes et Télécommunications (OPT).

Dans le même temps et afin de contribuer à la promotion et à la vulgarisation de l’usage de l’Internet dans le pays, l’OPT a récemment pris des mesures incitatives en réduisant le coût d’abonnement des liaisons spécialisées et en supprimant la tarification mensuelle pour les abonnés.

Aujourd’hui, il suffit par exemple, pour les abonnés de "dial up" (abonnement Internet à partir d’une ligne fixe), de s’acquitter des frais d’abonnement qui s’élèvent au montant de 17,99 euros soit 118 FF (en une seule fois) et de payer 0,07 euros, l’équivalent de 0.45 Francs français par minute pour la consommation téléphonique.

Ces mesures qui peuvent être considérées comme incitatives, associées à une forte demande, ont permis de donner un coup d’accélération au développement de l’Internet notamment pour ce qui concerne le nombre d’utilisateurs et d’abonnés aussi bien individuels qu’institutionnels à travers le système des cybercafés. Le Gabon compte aujourd’hui 55 000 internautes (des jeunes essentiellement) pour 200 cybercafés ²⁴³ (dont 90 % à Libreville) que se partagent trois fournisseurs d'accès que sont Gabon Télécom, Internet Gabon et Solsi. Les données détaillées sur les cybercafés sont illustrées dans le tableau infra.