L’observation de l’équipement technologique en matière de réseaux d’information et de communication au Gabon donne l’impression d’un secteur oublié par l’État. Pour s'en rendre compte il suffit de signaler que tous les centres de communication faisant office de lieux de connexion communément appelés cybercentres appartiennent, soit à des particuliers ou à des Organisations non gouvernementales (cas du campus numérique francophone). Inutile par exemple de préciser que deux des trois opérateurs (Celtel, Libertis, Télécel) de téléphonie mobile sont des opérateurs étrangers.
Un seul, considéré comme le premier opérateur de téléphonie mobile au Gabon, Libertis, dont le président du Conseil d'Administration M. Thomas Souah était déjà directeur général de l’OPT, est une filiale à 100% de Gabon Télécom 270 et dispose d'un capital, Fcfa, de 8.325.000.000 (12.691.380,69 euros). Les infrastructures 271 gabonaises, puisque c’est d’elles qu’il s’agit, sont insuffisantes ou en piteux état.
Dans un dossier réalisé par le premier et principal quotidien gabonais d’information, « L’Union », (journal pro gouvernemental) à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai 2002, André Dieudonné Berre, alors ministre de la Communication, des Postes et des Technologies de l’Information 272 ; affirmait : « rien ne va…j’ai visité les principales installations de nos médias jusqu’à l’intérieur du pays. Ce qui m’a beaucoup frappé, c’est la vétusté des équipements qui, pour la plupart, datent de plus de vingt ans.
Or, la technologie évolue très vite (…) le personnel travaille aussi dans des conditions difficiles, avec notamment des salaires dérisoires (…) nous avons inscrit la formation dans nos priorités. Car, la dernière promotion de nos ingénieurs date des années 80 273 ». Cet état des lieux, dressé par le ministre en charge du département de la Communication lui-même, atteste, si besoin en était, non seulement de la qualité de l’infrastructure de télécommunication au Gabon, mais aussi des difficultés inhérentes au développement du secteur des télécommunications au Gabon. Toutefois, si l’état des lieux que dressait le ministre de la Communication est assez représentatif de l’état des télécommunications dans ce pays, il n’en demeure pas moins parcellaire. Car un autre secteur non moins lié à celui des télécommunications : le secteur routier, souffre, lui aussi, de nombreuses carences qu’il convient de souligner.
Article sur « La téléphonie mobile », journal L’Union Plus du 15 au 16 février 2003. Cité aussi par le magazine Écofinance, n° 44, juin, 2004, p. 95.
En évoquant les infrastructures gabonaises nous entendons par-là, les émetteurs radio et leurs habillements techniques pour la connexion dans les studios. Les installations du réseau téléphonique filaire à savoir les centraux téléphoniques, les parcs d’informatiques connectés au réseau Internet, mais aussi les infrastructures routières.
André Dieu Donné Berre, actuel Maire de Libreville a occupé la fonction de Ministre de la Communication de janvier 2002, à janvier 2003 date de son élection à la mairie de la capitale gabonaise.
www.internetgabon.com/gabon/actu/ extrait du journal l’ "Union"du 5 mai 2002.