Le développement de la téléphonie mobile est un « phénomène » bien réel au Gabon. Comme le disait Roland Daumont 287 lors d’une conférence animée à l’Institut de l’Économie et des Finances (IEF), le 23 avril 2002 à Libreville, l’un des points sur lesquels les programmes d’ajustement structurel ont abouti, c’est à la restructuration de la fonction publique et à celle des entreprises publiques.
L’opérateur historique des télécommunications au Gabon, récemment privatisé, Gabon Télécom, (ancien OPT), éprouvait et éprouve encore de la difficulté à desservir l’ensemble du territoire national en téléphone fixe. À telle enseigne que même les grandes villes (Libreville, Port-gentil, Mouila, Oyem, Franceville…) ne sont pas entièrement couvertes par le réseau téléphonique filaire.
La faiblesse des capacités de branchement est d’ailleurs selon les récentes études, à l’origine de la baisse de 2,7 % du nombre d’abonnés au téléphone fixe. Elle est aussi à l’origine du fait que les usagers se tournent de plus en plus vers le téléphone cellulaire dont les conditions d’accès ont été par ailleurs facilitées.
Année et % | 1998 | 1999 | 2000 | % |
Téléphone fixe | 32 584 | 33 022 | 32 120 | - 2, 7 % |
Téléphone mobile | 9 118 | 8 221 | 9 685 | 17, 8 % |
Total des abonnés | 41 702 | 41 243 | 41 805 | 1,4 % |
Source : OPT 2000
Les difficultés à satisfaire la demande nationale en matière de téléphonie filaire se mesurent à l’aune des problèmes rencontrés par les populations pour obtenir une ligne fixe. À Gabon Télécom, dans une zone (théoriquement) techniquement desservie par le réseau, il faut attendre en moyenne 1 an pour obtenir une ligne. Cette incapacité à satisfaire la demande, même dans des zones considérées comme urbaines a pour conséquence, le faible taux (4 10250 288 ) du nombre de lignes dans le réseau téléphonique filaire.
Assurément, en matière de téléphonie fixe, le Gabon n’a pas encore une fois su tirer son épingle du jeu. Il ne totalise même pas plus de 45000 lignes sur l’ensemble du territoire. Ce qui, de l’avis de tous les observateurs et analystes, est une aberration. En raison de son PIB par habitant, et par analogie avec les autres nations émergentes. Mais le pays compte un nombre de lignes fixes très en deçà de ce à quoi il pourrait prétendre. Le Gabon paraît donc incapable de développer son réseau filaire. Qu’en est-il exactement ?
Michel Ragon, L’accent de ma mère, Plon, « Terre Humaine », 1989.
Expert au FMI, responsable de la division Afrique aux Fonds Monétaire International.
Op. cit Ecofinance n° 44.