4.1 Un réseau filaire qui ne satisfait pas la seule capitale Gabonaise

Libreville, la capitale gabonaise compte environ 450 000 habitants.

Cette population se partage avec le reste du territoire les 41250 289 lignes fixes que compte l'opérateur historique, soit pour une population estimée à 1,3 millions d'habitants, une « télédensité » de 1,3/100 habitants. La question qui vient tout de suite à l'esprit est celle de savoir pourquoi l’opérateur national (Gabon Télécom) est-il incapable de répondre à une demande d'une population pourtant pas si forte tant cette télédensité situe le Gabon très en-deçà du niveau auquel il pourrait prétendre compte tenu de son PIB/hab. en dollars (et en 2002), 3791 290 ? Manque de moyens financiers ou laxisme des dirigeants de cette société ? La réponse à cette question pourrait d’abord se trouver sur le versant technique.

Les infrastructures de télécommunications sont, comme nous le signifiait l’un de nos informateurs, Edgard Mandrault 291 , « toutes vieillissantes » : centraux téléphoniques, câbles, technologies, etc. Tout est à revoir. Les propos du ministre des technologies de la Communication cités plus haut corroborent d’ailleurs cette thèse.

On pourrait ensuite évoquer pour justifier cette incapacité à satisfaire la demande des clients de Gabon Télécom la mauvaise gestion de finances de l'entreprise. En effet, avec un chiffre d'affaire "télécom" de 94,4 milliards 292 de Fcfa (1.443.020.76,2 euros) en 2001 couplé d'un monopole sur la téléphonie fixe, nationale et internationale on comprend mal sans faire allusion à la mauvaise gestion, comment Gabon Télécom reste incapable de couvrir en téléphone moins de 450 000 habitants.

Selon M. Mandrault, le Gabon ne disposerait pas de moyens financiers suffisants pour satisfaire ses besoins en matière d’investissement technologique. Le réseau filaire est donc confronté à de nombreuses difficultés de fonctionnement. D'autres sources 293 fustigent des effectifs pléthoriques, une gestion dispendieuse, la multiplication des dépenses somptuaires, notamment « à des fins de renouvellement du parc automobile » dans l'entreprise. Suite à cela, le réseau filaire est demeuré victime de cette gabegie.

Notes
289.

Chiffre de l’ARTEL, août 2003.

290.

OCDE, in http://www.oecd.org/dataoecd/31/52/32552696.pdf

291.

Edgard Mandrault est consultant en nouvelles technologies de l’information et de la communication à la Primature – Libreville, membre de ISOC, ICANN, UIJPLF, AG3L (Association Linux du Gabon). Co-auteur d’un reportage sur les nouvelles technologies au Gabon, mai 2002.

292.

Source: Services de la mission économique régionale de Libreville (Ambassade de France au Gabon), novembre 2003.

293.

Ecofinance, n° 44, juin 2004, p. 92.