Chapitre 6 :
le rôle de l’État dans les politiques d'aide au développement

Pour réaliser ses objectifs de développement, aussi bien dans le domaine des NTIC que dans le domaine économique, la neutralité de l’État est posée comme principe. L’État doit organiser une véritable éthique de la délibération au sein de la démocratie pour éclairer le choix majoritaire et respecter l’expression des minorités. Quand ils ont pensé le concept de l’État, les «libéraux politiques», Hobbes, Locke et Montesquieu, voulaient surmonter les chaos de l’état de nature.

Ainsi est né l’État, neutre, indépendant et soumis à l’état de droit. Dès lors, l’État devint une ressource qui ne doit pas agir sans contrôle : le retour à un État efficace exige une clarification et une différenciation de ses trois fonctions majeures 338 , que sont l’État régalien, qui doit faire respecter l’État de droit et assurer la sécurité interne et externe de la nation, l’État solidaire, en charge des droits réels tels que la santé, l’éducation ou l’assurance collective contre les risques de la vie et l’État stratège qui anticipe l’avenir et veille aux valeurs comparatives du pays par rapport aux autres. Toutefois, pour atteindre ces objectifs, ceux qui ont au quotidien la gestion des affaires publiques doivent être animés d’une volonté politique. Car les experts sont unanimes, sans volonté politique, rien de grand ne peut être réalisé.

Et c’est, pensons-nous, cette volonté politique qui pourrait être le gage de la bonne gouvernance 339 .

Nous posons ici le postulat d’un développement technologique si toutefois l’État allie volonté politique et équité dans la gestion des affaires publiques.

Notes
338.

Christian Saint-Étienne, «Appel à une génération citoyenne», Económica, 2000.

339.

Le concept de Bonne gouvernance que nous définirons par la suite est posé comme principe dans les politiques d'aide au développement proposées par les «partenaires du développement».