Chapitre 8 :
pour une coopération technologique

La coopération technologique ici, interpelle la question du transfert de technologie qui est au centre des débats sur le développement.

Le débat en question a pris une dimension particulière ces dix dernières années à cause de la place de plus en plus grandissante qu’occupent les nouvelles technologies de l’information dans la société, et plus particulièrement dans le domaine économique. L'extraordinaire foisonnement de technologies, dans les années 1980 et 1990, a coïncidé avec la mise en œuvre mondiale du programme néolibéral : ouverture des marchés, démantèlement et privatisation des opérateurs nationaux de télécommunications, délocalisation des productions, division international du travail.

L’émergence de nouveaux pays industriels, en Asie notamment, en a aussi renouvelé la pratique, sinon la réflexion «théorique». Si l’objet de notre réflexion est d’apporter une contribution à la discussion sur la corrélation NTIC et développement économique en proposant une approche du développement fondée sur les sciences de l’information et de la communication c’est parce que nous voyons aux TIC la capacité de créer un environnement favorable au développement. Est-ce un «vertige technologique» ou une simple «utopie communicationnelle» ? Toujours est-il qu’au lieu de nous contenter d’une double exhortation à «se lancer à corps perdu» et «sans tarder» dans le déploiement des technologies de l’information dont la seule préoccupation est le rattrapage technique de l’occident 383 , notre démarche épistémologique est surtout axée sur la question du «comment».

Ainsi, comment les technologies de l’information peuvent aider à susciter le développement semble la démarche adéquate. Pour le Gabon, le premier enjeu est celui de l’accès à ces technologies. On pourrait alors se poser la question de savoir quel accès et pour qui ? Car la fracture numérique, le fossé technologique sont les maux et les mots qui caractérisent la situation des TIC en Afrique. Il y a donc tout le lieu ici de faire appel à la notion de transfert de technologie afin qu’elle ne soit pas évacuée d’emblée des faits relatifs au développement de l’Afrique.

Notes
383.

Avec comme question centrale le «pourquoi» du retard technologique africain.