8.1 Les opportunités du continent africain

Susciter une prise de conscience politique, améliorer l’utilisation des TIC et réduire la fracture numérique : tels sont les principaux objectifs du Sommet sur la société de l’information. Mais, compte tenu de l’absence de lien direct entre les TIC et le développement économique, cela nécessite toujours d’être explicité. Le fait est indéniable, l’économie mondiale repose désormais de plus en plus largement sur les connaissances, les communications et l’information numérique. C’est une réalité. Pourtant, de nombreux pays et des milliards de personnes dans le monde sont encore à l’écart de cette réalité technologique à laquelle il faut les aider à accéder.

Voilà pourquoi l'évolution favorable du secteur des télécommunications devrait normalement susciter un appui substantiel des coopérations multilatérales en vue de davantage de dynamisme. Á l’échelle continentale, les dirigeants des télécommunications en Afrique devraient, c’est notre thèse, développer les échanges afin de partager les expériences. Et au niveau international, des groupements de bailleurs de fonds devraient contribuer à l'accélération des investissements en cours en Afrique au lieu de se limiter au rôle de repreneurs des sociétés de télécommunications privatisées.

La démarche conduite en Tanzanie 384 par un collectif de bailleurs de fonds visant à faire passer le ratio d'un téléphone pour mille habitants à un téléphone pour cent habitants en 2005 cadre avec les objectifs que doit poursuivre la coopération internationale sur le continent. L'Afrique est une mosaïque de pays dont chacun a de toute évidence les priorités qui lui sont propres en matière d’investissement.

Conscient de ce qu’il devient difficile de rechercher les objectifs de développement sans les TIC : le Gabon s’est théoriquement 385 inscrit dans cette logique en entreprenant il y a quelques années 386 une politique de transfert de technologie de pointe, à l'instar des faisceaux hertziens puis satellitaires de même qu'une restructuration de son aménagement téléphonique sur l'ensemble du territoire national.

Sur la base des mutations en cours dans le secteur technologique, se révèle la question du "retard technologique" africain. Et la question qui a primée à ce sujet c’est celle du «pourquoi» ?

Or celle-ci a fait l’objet de nombreuses démonstrations. Il convient alors désormais de se pencher sur la question du «comment» et de «à quel prix» ?

Ceci parce que le sous-développement d’une majorité de pays africains, selon certains, serait lié à un défaut généralisé de progrès techniques qui handicape le développement technologique en matière de réseaux de télécommunications.

Notes
384.

Voir sur ce point : http://www.dakar.unesco.org/news/faped/pdf/org_2003-2006.pdf

385.

Les résultats de ces investissements se font toujours attendre sur le terrain, tant l’état et la qualité de l’infrastructure de télécommunications au Gabon ne répondent toujours pas encore aux attentes des usagers dont certains, plus de 30% de la population totale, reste encore privé de téléphone fixe et de télévision. Sans compter l’accès à l’Internet et le téléphone mobile.

386.

Cf. 5ème Plan quinquennal, Le secteur des Postes et télécommunications du Gabon, 1984-1988, In Bulletin de l'Afrique Noire, n° 1265, du 21 mars 1985.