9.1.1 Esquisse d’étude théorique sur les représentations sociales

Une représentation est un ensemble de contenus, de savoirs qui nous sont propres mais que nous partageons aussi avec d’autres. Disons dans le cas présent, que les représentations se partagent entre "branchés".

Mais pour certains auteurs 450 , les représentations naissent toujours sous l’influence des «conditionnements et orientations émanant de nos sociétés ou de nos groupes d’appartenance 451 ». Ils sont une jonction entre les domaines de l’individuel et du social. La représentation peut donc prendre source dans un objet réel, extérieur, il figure dans le même temps une vision intérieure qui finit par devenir un objet social. Le caractère extérieur de cette technologie (objet portable différent du téléphone fixe) ravive la motivation de s’afficher avec ce média.

La symbolique de la représentation est un acte de connaissance qui relie, nous disent les philosophes, un objet à un sujet au moyen d’une représentation, laquelle est un travail de l’esprit sur l’objet extérieur. Agissant de manière active, la symbolique de représentation est représentation de quelque chose à l’esprit de quelqu’un.

Aussi a-t-on coutume d’admettre que la réalité ne peut exister qu’à travers le regard que l’homme porte sur elle, c’est-à-dire à travers la (les) représentation(s) qu’il se fait du monde qui l’entoure. Emile Durkheim (1895, 1898) aborde les représentations dans une analyse sociologique qui place au-dessus des individus ou des faits individuels les faits sociaux. Pour lui, l’unité de base sociologique est incontestablement le groupe social (la société), régi, selon lui (Durkheim), par une sorte de système : la conscience collective. Cette conscience collective est basée sur une simple opinion : « croire que ». Et pour le cas d'espèce, croire que l'on appartient à la haute classe sociale parce qu'on a un téléphone de marque.

La conscience collective impose à l’individu des manières de penser et d’agir. Et les représentations du téléphone mobile ici sont en rapport avec les pratiques et les comportements quotidiens (individuels et collectifs) en ce sens qu’elles les légitiment. Pour toutes ces raisons, les représentations collectives comme c’est le cas pour le téléphone mobile forment la base fondamentale des jugements humains. Ce qui nous amène sans tarder à voir les représentations autour du téléphone mobile en Afrique.

Notes
450.

Bonardi, Roussiau, les représentations sociales, P.10, Éd. Les Topos, Dunod, 1999.

451.

Avoir un téléphone portable est pour le commun des Africains, synonyme d'appartenir à la haute classe sociale. C'est ce «conditionnement» qui, entre autres raisons, justifie cette euphorie pour le téléphone mobile.