11.1.1 L’obstacle financier est le plus manifeste

Les pays du Sud dans leur diversité sont tous confrontés à une incitation croissante venue du Nord à entrer dans ce que le discours dominant appelle une « société mondiale de l’information et du savoir », qui en fait est régie par les marchés. Dans les exemples cités plus haut empruntés pour la plupart aux pays du Sud, nous avons vu combien le tout occidental devient le comportement à la mode.

Mais comme dans d’autres domaines : développement des infrastructures numériques, équipement des administrations en outils informatiques, etc., la vision optimiste du modèle occidental bute sur les résistances humaines et institutionnelles dont le franchissement n’est que trop rarement pris en compte au niveau des décideurs.

Dans les pays dits en développement, les technocrates ce sont les bâilleurs et les récepteurs de fonds mais on note toutefois une perception plus réaliste, car le contact avec la pauvreté fait apparaître plus vite et plus clairement les échecs ou les distorsions tandis que s’impose peu à peu la nécessaire prise en compte des facteurs sociaux et culturels.

Au nombre des difficultés auxquelles se heurtent les pays en développement gagnés par le souci de reproduire le modèle occidental figure la barrière financière. Celle-ci semble d’ailleurs la plus manifeste. En effet, pour le cas des pays du Sud, et plus particulièrement ceux d’Afrique subsaharienne confrontés au coût élevé de l’investissement technologique condition sine qua non pour la modernisation et l’extension des réseaux, le coût de l’investissement technologique constitue un frein indéniable.

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’investissement technologique constitue un préalable de taille pour satisfaire les élans du tout occidental recherché par les pays pauvres ; ce, parce que cette occidentalisation qui passe par l’adoption des nouvelles techniques nécessite des moyens colossaux aussi bien pour les États qui désirent y investir, que pour les particuliers qui les utiliserait à des fins personnelles comme c’est le cas pour l’achat du téléphone portable.

Le coût élevé de l’investissement technologique est pour une large part, à l’origine des carences observées dans les réseaux de communication en Afrique subsaharienne. Le coût d’un téléphone portable comme celui d’une communication téléphonique sont très prohibitifs (nous l’avons vu).

Comme le champagne ou les flacons de parfum de Paris, le matériel dérivé aux NTIC 581 est encore (Modandi, 2001, page 48), assimilé aux produits de luxe dans plusieurs pays africains.

Même destiné à un usage professionnel dans les organisations, le matériel informatique coûte très cher si on s’en tient à la comptabilité arithmétique du nombre des services équipés en outils informatiques.

Or, sans plonger dans un optimisme béat nous tentons de démontrer dans ce travail que l’investissement technologique peut constituer une réponse aux difficultés économiques des pays africains. Mais il faut le dire, d’autres facteurs concourent aussi au blocage de l’occidentalisation tous azimuts du continent africain peuvent être cités.

Notes
581.

Cela est de moins en moins vrai pour le téléphone mobile car grâce notamment à ses nombreux circuits de vente.