12.2.3 Le mobile : arme de dissuasion contre le grand banditisme

En effet, tel que souligné lorsqu’il s’est agi d’évoquer « les réalités 607 des métropoles africaines », et plus particulièrement la vie quotidienne de l’Africain moyen en proie à l’insécurité urbaine.

Le téléphone cellulaire apparaît dans certaines circonstances comme une technologie salvatrice, dans la mesure où sa possession plus qu’un objet dissuasif, devient une arme pour lutter contre le grand banditisme. Les bandits qui opèrent dans les métropoles africaines voient en cet appareil une sonnette d’alarme des potentielles victimes pour alerter les forces de sécurité. C’est là un usage secondaire du mobile que ses fabricants n’avaient certainement pas imaginé.

Si le téléphone mobile rassure désormais son possesseur, il apparaît en outre comme une menace pour les bandits pour qui il fait ombrage dans l’exécution de leurs basses besognes. C’est d’ailleurs ce que nous a révélé Paul qui réside dans l’un des quartiers réputés dangereux (Derrière la prison) à Libreville, il dit ceci : « le portable devient la première cible des bandits ; lorsqu’ils font irruption dans un domicile, ils commencent par s’emparer de tous les téléphones portables de leurs victimes pour les empêcher d’appeler au secours. Une fois dépossédés de leurs portables, les propriétaires des lieux sont mis (selon les malfrats) " hors d’état de nuire " ainsi opèrent-ils presque tranquillement ». Pour gagner la partie fasse aux brigands, la solution revient de préserver les téléphones portables».

Le possesseur d’un portable de part le fait qu’il soit à un moment ou un autre capable de déjouer un forfait, est pour les « braqueurs » un adversaire qu’il faut à tout prix anéantir. Le téléphone portable, en dehors de son rôle premier qui est celui d’être un moyen de communication devient pour les populations urbaines une arme de lutte contre le banditisme.

Á l’issue de ces analyses sur les NTIC en Afrique de façon générale et sur les usages de la téléphonie mobile en particulier, on pourrait aussi se poser les questions suivantes : en quoi l’utilisation des nouveaux outils modifie-t-elle les pratiques existantes ou en génère-t-elle de nouvelles ?

Quels changements pour les usagers ? Comment ces derniers se sont-ils emparés du téléphone mobile dans un environnement socio-économique (primauté de l’oralité, revenus modestes pour faire face au coût du téléphone mobile) défavorable…?

Notes
607.

Grand banditisme qui est source d’insécurité.