Cette étude a été réalisée à partir du bulletin départemental du SNI-Savoie, intitulé Syndicat national des institutrices et instituteurs, qui a été dépouillé de 1944 à 1963 et qui, fait exceptionnel, présente une série complète 62 . Mais les constatations que nous avons faites, à travers cet exemple précis, peuvent être étendues à l’ensemble de l’Académie de Grenoble et être considérées comme le reflet exact des positions officielles des instituteurs en général, face aux affrontements d’idées et aux troubles de la décolonisation. En effet, la très grande majorité des instituteurs étaient syndiqués au SNI et l’autre syndicat, la CFTC était très faiblement représenté. Dans le département de l’Isère, sur 3350 instituteurs syndiqués, 3200 étaient au SNI et 150 à la CFTC. En outre, le bulletin fait une place importante aux textes nationaux, comptes-rendus de Congrès (il y en avait un tous les ans ), comptes-rendus d’assemblées générales, motions nationales…L’apport local est surtout constitué de tribunes libres, de quelques motions proposées par le secrétariat départemental et de quelques comptes-rendus de séances où on constate les mêmes préoccupations, les mêmes points de vue, les mêmes divisions. Quelques autres informations tirées des Archives de la Savoie ou de l’Isère complèteront ce tableau en particulier pour la situation dans les Ecoles Normales.
Deux périodes peuvent être distinguées, dont la charnière est le congrès national de Bordeaux en 1955 : l’ouverture sur l’international se fera surtout à partir du moment où le conflit algérien entre dans une phase dramatique et où beaucoup se rendent compte que la France est en train de mener une vraie guerre.
Archives départementales de Savoie.