Une place faible pour l’Afrique Noire

Pendant toute la période, l’Afrique Noire paraît absente des préoccupations : elle est très rarement citée dans le bulletin des instituteurs. Et quand elle l’est, c’est le plus souvent pour renvoyer le lecteur à un article de « L’Ecole libératrice », l’organe du SNI national. Au cours de ces années, elle apparaît deux fois. D’abord à propos d’une séance de cinéma exceptionnelle, donnée au profit des colonies de vacances de l’enseignement. Le film choisi est « La plus belle des vies » de C. Vermorel ( 1957 ). L’intérêt du film est de montrer une Afrique authentique « loin de l’exotisme de pacotille », de dénoncer l’exploitation de la population par quelques trafiquants et de montrer la véritable « mission civilisatrice des Blancs », en mettant en scène un instituteur aimant son métier et désireux de comprendre les Noirs et de les aider à améliorer leur vie. C’est l’occasion d’exalter les grands principes auxquels les instituteurs laïcs sont attachés : Egalité, antiracisme, altruisme, lutte contre les superstitions, valeur de l’effort humain. L’autre allusion à l’Afrique Noire est, en 1957, l’information qui concerne des voyages organisés par le Centre laïc du tourisme culturel : 1 mois ½ en AOF pour 130.000 F et une croisière de 5 semaines le long des côtes africaines pour 142.000 F. Au début des années 60, en revanche, la notion de Tiers Monde s’impose peu à peu : l’arrêt des guerres coloniales, comme l’interdiction des armes atomiques permettraient de dégager de l’argent qui pourrait être utilisé pour le développement des pays du Tiers Monde ( Congrès de 1962 ).