Pour faciliter l’information

Le Ministère essaie de donner davantage de moyens d’information aux établissements scolaires. Il encourage par exemple l’organisation de conférences, sous l’égide de « Connaissance du monde », l’abonnement et l’utilisation de revues telles que le Courrier de l’UNESCO . Il publie une liste de livres et de films autorisés à entrer dans les écoles : ce sont le plus souvent des œuvres très neutres et très techniques. Il donne son avis aussi sur les films « grand public » : par exemple, « Le lion », « Tarzan aux Indes » qui donnent une vision très traditionnelle de l’Afrique, sont mentionnés comme « acceptables ». En 1959, une exposition itinérante consacrée au Sahara, circule dans l’Académie de Grenoble. En 1961, l’ensemble national malgache ( musiciens et danseurs ) fait une tournée en France à l’intention du public scolaire et universitaire. Quelques émissions scolaires sont consacrées à l’Afrique, par exemple en 1963, les récits de voyages à Madagascar et à Tombouctou. Les voyages, dans le cadre d’appariements de classes sont également encouragés. A condition de présenter un budget en équilibre, on peut obtenir des subventions, d’abord des collectivités locales et éventuellement du Ministère.

Le Ministère continue aussi à privilégier quelques moments forts même s’il met en garde contre les actions uniquement ponctuelles. La « Journée de l’Union Française » disparaît, elle est remplacée par la « Journée de la Communauté » à partir de 1959 71 . Elle a pour but de faire connaître les pays de la Communauté et de renforcer les liens entre la France et les ex-territoires d’Outre-Mer. L’organisation n’a pas vraiment changé. C’est le même comité, toujours présidé par Albert Sarraut, qui la met sur pied chaque année, avec un concours, auquel toutes les catégories d’établissements, en France et Outre-Mer, doivent participer. Les enseignants trient les meilleures copies et les envoient à des jurys départementaux puis nationaux. L’Institut National Pédagogique fait parvenir de la documentation aux établissements scolaires. La « Journée des Nations Unies » est utilisée aussi au service de ces nouvelles orientations. En octobre 1960, une circulaire demande aux enseignants d’insister particulièrement sur la Déclaration des droits de l’Enfant votée par l’ONU en 1959 mais aussi sur l’événement capital constitué par l’admission massive des nouveaux états africains 72 . Ces états « longtemps liés à la France, sont devenus aujourd’hui complètement indépendants, en complet accord et amitié avec elle…La France revendique sa part de responsabilité et de mérite dans cet événement historique ».

La circulaire du 24 mars 61 73 signale la création du concours de la « Journéescolairede l’Amitié », organisé par le Comité de la jeunesse scolaire de la Communauté et de l’Afrique d’expression française, présidé par le même Albert Sarraut. L’objectif de ce comité est de faire mieux connaître les pays de la Communauté qui « nous sont liés par l’histoire, la culture, l’économie et promouvoir un esprit de solidarité ». Ce concours est ouvert à tous les jeunes de la Communauté. Les lauréats feront un séjour de trois semaines ensemble pour «  tisser des liens de fraternité ».

Notes
71.

B.O.E.N. n°7 du 6/4/1959.

72.

B.O.E.N. n°35 du 10/10/1960.

73.

B.O.E.N. n°14 du 10/4/1961.