1° LES CAUSES DE L’ESSOR DU TIERS MONDISME

Les drames qui accablent le Tiers monde

L’ histoire du Tiers Monde est émaillée de grandes catastrophes. Parmi elles, c’est la guerre du Biafra, en 1967 et la grande famine au Sahel à partir de 1973 qui semblent avoir suscité le plus d’émotion et joué un rôle prépondérant dans la prise de conscience. Elles sont souvent citées par des militants d’associations comme étant le point de départ de leur engagement. Le développement des médias et notamment de la télévision a donné beaucoup de résonance à ces drames, en permettant de suivre « en direct » l’agonie des populations et la destruction de leurs sociétés. La guerre du Viet Nam et l’apartheid en Afrique du Sud semblent avoir eu aussi une grande importance. Ces images, alors qu’on a vécu la prospérité des Trente Glorieuses, provoquent un choc et dérangent les consciences. Quelques « grandes voix » viennent renforcer ce malaise…celles de l’Abbé Pierre en faveur du Bangla Desh en 1971, du Pape Paul VI avec « Populorum progressio » en 1967, plus tard des prix Nobel pour éviter « un génocide de la faim ». La prospérité des Trente Glorieuses dans les pays occidentaux rend une aide possible.

La crise, à partir du début des années 70, va dans le même sens, elle fragilise un peu plus les économies du Tiers Monde et crée de grands écarts entre elles. C’est à ce moment-là qu’au niveau des Nations Unies, apparaît la distinction entre P.M.A. et P.V.D, pays moins avancés et pays en voie de développement. Les PMA constituent une gigantesque zone d’exclusion qui semble vouée à une misère croissante, sans aide extérieure. Mais en même temps le Tiers Monde est devenu plus important sur l’échiquier mondial. La crise pétrolière révèle au monde les moyens de pression, la richesse en matières premières indispensables, que peuvent utiliser certains pays du Tiers Monde. Cela a permis d’amorcer « le dialogue Nord-Sud » qui est l’objectif de base d’une grande partie du courant humanitaire.