L’exemple de la Savoie .

La Savoie, qui a été cependant une terre d’émigration et d’immigration, s’est ouverte assez tardivement aux autres continents. Mais à partir des années 70 surtout, le contexte international semble avoir été un puissant levier. Les savoyards se tournent davantage vers l’Afrique. La presse locale commence à prendre en charge ces problèmes et la présence d’un tissu associatif déjà dense favorise l’essor des associations humanitaires. Le tableau en annexe 86 permet de mieux cerner l’importance du mouvement. La Savoie semble avoir été et continue à être un département particulièrement actif.

Avant les indépendances, quelques grands organismes sont présents en Savoie, comme le Secours Populaire ou le Secours Catholique. Ils interviennent surtout pour soulager la misère en France et ponctuellement en Afrique dans des situations d’urgence.

Dans les années 60 et 70, se créent, en Savoie, des antennes locales d’autres grandes associations, avec un décalage de quelques années généralement. Le CCFD a été crée, à Paris, en 1961, il apparaît en Savoie en 1963. « Terre des Hommes » a été crée en 1963 et la section-Savoie, en 1965. On pourrait aussi citer le Comité savoyard contre la faim ou Frères des Hommes et au niveau international, l’U.N.I.C.E.F. A cette époque la lutte contre la faim est très centralisée. Le plus souvent les sections locales se contentent de rassembler des fonds et de les envoyer au siège à Paris qui gère directement les actions.

A la fin des années 70 et pendant les années 80, on assiste à une véritable explosion des associations. D’autres grands organismes nationaux et internationaux s’implantent en Savoie ( Handicap International, Pharmaciens sans frontières, SOS Sahel international…). De petites associations locales, qui naissent le plus souvent d’un coup de cœur, se développent aussi. Elles auront une vie plus ou moins longue mais elles sont souvent durables. C’est aussi l’époque où quelques collectivités locales commencent à s’investir dans le Tiers Monde. Dans les deux derniers cas, le mode de fonctionnement dénote le besoin d’avoir des contacts plus étroits avec le terrain. Ces associations prennent en charge des micro-réalisations qu’elles suivent elles-mêmes. Pour pallier au manque d’expérience des militants, un très gros effort de formation est entrepris. C’est en 1979 que se crée, par exemple, à Chambéry un « Centre d’Information Tiers Monde », à la demande d’un grand nombre d’associations.

Dans les années 90, de nouvelles associations apparaissent encore : ce sont les plus souvent des associations savoyardes qui fonctionnent d’une manière autonome et essaient de mettre en place un véritable partenariat. Sur les mêmes principes, les collectivités locales continuent à jouer un rôle moteur. La collaboration entre associations est un phénomène qui se renforce pendant ces années. Par contre, d’autres groupes disparaissent de Savoie : c’est le cas de Handicap International, SOS Sahel…ou végètent. Ces disparitions se font généralement sans crise. Quelques militants abandonnent ou quittent la région, les autres n’arrivent plus à faire face et se lassent. Dans le Guide des associations chambériennes publié par la Mairie en 1998, quelques unes encore mentionnées n’ont apparemment plus d’activités. On constate donc un certain repli.

Notes
86.

Cf. ANNEXE 3 : « Les associations humanitaires travaillant en Savoie ».