Les plus motivés s’investissent, par contre, à fond.

Les enseignants font intervenir le Tiers Monde dans tous les aspects de leur métier : Ils utilisent au mieux les programmes et les débordent souvent pour donner au Tiers Monde, à ses problèmes de développement et à ses cultures une place plus importante. Ils participent à des activités périscolaires qui empiètent souvent largement sur leur « temps libre » : animation de clubs, rencontres en dehors des heures de cours avec des intervenants extérieurs, visites d’exposition, plus tard voyages…Les enseignants d’histoire-géographie sont en première ligne. Parmi ceux qui répondent à l’enquête faite dans le cadre de l’APHG, sur l’Académie de Grenoble, la moitié disent avoir accordé à l’Afrique et au Tiers Monde une place privilégiée dans leurs cours, plus importante que ce qu’exigeaient les programmes, notamment en 5°, Seconde et Terminales. La même moitié dit avoir participé à des activités périscolaires concernant le Tiers Monde, au moins ponctuelles. Un cinquième environ a animé des clubs sur des années. Ces statistiques n’ont évidemment qu’une signification relative et ne peuvent être extrapolées à l’ensemble du corps enseignant : les professeurs d’histoire-géographie sont mieux placés que d’autres par leur formation et leurs centres d’intérêt pour animer ce type d’activités et ceux qui ont répondu à ce questionnaire d’enquête étaient sans doute plus interpellés que d’autres par les problèmes de développement.

Leur investissement dans la sensibilisation aux problèmes du Tiers Monde est très souvent lechoix de toute une carrière. Des actions ponctuelles existent dans les établissements mais « les acteurs ponctuels » sont beaucoup plus rares. L’enquête menée auprès de l’APHG montre nettement qu’il y a une continuité. Plus de la moitié disent avoir aussi participé à des activités en faveur du Tiers Monde en dehors de leurs établissements : ces enseignants sont souvent aussi des militants associatifs ou sont au moins en contact régulier avec des associations humanitaires. Les mêmes agissent souvent aussi dans leurs syndicats pour des changements du système éducatif et des méthodes pédagogiques plus innovantes et contribuent à asseoir la présence du Tiers Monde dans le milieu enseignant.