L’impact de leur présence est-il important ?

Dans les années 60 et 70 où ils n’étaient pas installés depuis plusieurs générations, les enseignants essaient souvent de les valoriser d’où une initiation à d’autres cultures qui profite à l’ensemble de la classe et peut être un pas en avant vers la tolérance. Par la suite, le Ministère insistera beaucoup sur l’apport intéressant que représentent les témoignages des enfants de l’immigration. Dans les années 80, il essaie de promouvoir des activités spécifiques allant dans le sens d’une initiation à la pluralité des cultures dont bénéficierait l’ensemble des élèves.

Mais globalement, la présence des jeunes issus de l ‘immigration, ne semble pas avoir fait progresser beaucoup la sensibilisation aux problèmes du Tiers Monde. On constate que les lycées professionnels où ils sont particulièrement nombreux ne sont pas les plus engagés dans l’éducation au développement. Parmi ces jeunes, beaucoup sont souvent « déculturés » ( un enseignant cite l’exemple d’adolescents originaires du Burundi, qui ont découvert la musique de leur pays à l’occasion d’un concert donné en Savoie ). Certains répondent volontiers aux questions des autres. Mais tous ont-ils vraiment envie de connaître leur culture d’origine ? Ils donnent l’impression de désirer surtout s’intégrer et ne participent pas forcément avec enthousiasme aux activités permettant de faire mieux connaître leurs pays d’origine. Les difficultés scolaires hypothèquent l’apport que l’on pourrait attendre d’eux : ils cumulent tous les facteurs d’échec scolaire ( faible niveau d’études des parents, environnement social, taille des familles et conditions de logement…) Leur présence constitue souvent une difficulté pour les maîtres, notamment dans le primaire et au collège et les parents, au lieu d’y voir une possibilité d’enrichissement, la considère souvent comme une catastrophe parce qu’ils font « baisser le niveau ». Les enseignants hésitent sur l’attitude à adopter : comment favoriser l’intégration, dans le respect des différences ? Comment tenir compte des cultures d’origine, sans donner l’impression « d’épingler » certains élèves. Il faut naviguer entre deux écueils : sauvegarder la culture d’origine peut favoriser la formation de « ghettos », l’ignorer constitue un appauvrissement.