Comment entrer dans une école : le mode d’emploi

Les relations entre l’Education Nationale et les associations et organisations diverses ont été fixées par la circulaire du 22 juillet 1983, modifiée par le décret du 16 novembre 1992. Elle est rappelée régulièrement dans le B.O.E.N. Le Ministère les encourage systématiquement.

La collaboration avec les institutions internationales remonte, nous l’avons vu, au lendemain de la guerre et a souvent abouti par la suite à la signature de conventions. Pour les organisations non-gouvernementales, il faut un accord des instances officielles qui ne sera délivré qu’après une enquête… « qui vérifiera le caractère d’intérêt général, la qualité des services et la compatibilité avec les activités du service public…la complémentarité avec les instructions et les programmes d’enseignement ». Il faut y ajouter le respect à l’égard des principes fondamentaux de l’Ecole publique, notamment la laïcité. Les associations doivent donc déposer un dossier dans lequel figurent leurs origines et leur histoire, leurs statuts, les derniers rapports d’activité et le bilan financier ainsi que la liste des responsables. L’agrément est accordé pour 5 ans et renouvelable et pour deux ans si elles interviennent sur le temps scolaire 153 . S.Brethez a dressé une liste des principales associations autorisées pour l’année 1985 154 .

TABLEAU N° 9 : Liste des principales associations autorisées à collaborer avec les écoles en 1985
Association française des volontaires du progrès
Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active - coopération internationale
Centre de rencontre et d’échanges pour le développement
Cimade - service œcuménique d’entraide
Comité catholique contre la faim et pour le développement
Comité français pour la campagne mondiale contre la faim
Comité français pour l’UNICEF
Ecole et Tiers Monde
Fédération Artisans du monde
Fédération française des clubs UNESCO
Frères des Hommes
Groupe de recherche et de réalisation pour le développement rural dans le Tiers Monde ( G.R.D.R. )
Institut international de recherche et de formation à l’éducation et développement (I.R.F.E.D. )
Ligue française de l’enseignement et de l’éducation permanente
Office central de coopération à l’Ecole ( O.C.C.E. )
Office central pour la coopération culturelle internationale
Peuples Solidaires
Secrétariat de liaison des groupes locaux Tiers Monde
SILO-développement
SOLAGRAL ( Solidarités agro-alimentaires )

Cette liste ne comporte que des organisations nationales. Les associations locales doivent obtenir en principe une autorisation des services académiques, qui vérifient que l’association n’a pas fait l’objet d’un refus d’agrément. Mais dans beaucoup de cas probablement, les associations interviennent dans les établissements scolaires sans l’aval du Ministère et de ses services mais sous la responsabilité des enseignants concernés et du chef d’établissement. Le décret de 1992 insiste sur la non-lucrativité des interventions des associations.

Document 10 : petit manuel d'éducation au développement pour le milieu scolaire
Document 10 : petit manuel d'éducation au développement pour le milieu scolaire

Il faut ensuite prendre contact avec les établissements.Dans un dossier publié par « Terre des Hommes » et « Peuples Solidaires » sur l’éducation au développement, un chapitre est intitulé « comment s’y prendre ? » 155 . Des conseils sont donnés sur la manière de procéder, accompagnés de formulaires de lettres qu’il suffira de recopier. Deux voies sont possibles. La voie officielle, avec un courrier à l’Inspection académique ou au chef d’établissement ou le contact direct qui est jugé la solution la plus efficace. En fait c’est souvent par des liens personnels que les associations et les établissements scolaires sont mis en relation. L’objectif est de proposer aux enseignants une rencontre au cours de laquelle les associations devront rappeler les textes officiels « qui montrent que l’éducation au développement fait partie de leur travail d’enseignant », rappeler aussi que les objectifs des ONG « cadrent parfaitement avec ces textes », informer de l’aide que les ONG peuvent apporter en termes de sensibilisation pour les élèves et de formation pour les enseignants. Il est aussi possible de proposer des interventions par l’intermédiaire de publications destinées aux enseignants ou par la F.O.L. ( Fédération des œuvres laïques ). Les « modes d’emploi » des O.N.G. recommandent aussi à leurs intervenants de bien prendre en compte les difficultés des enseignants à organiser ce type d’activité ( créneaux horaires, absence d’heures de concertation…) 156 . Malgré cela, des associations se plaignent d’avoir du mal à entrer dans certaines écoles.

Notes
153.

Circulaire du 13/7/1990 ( Ministère L.JOSPIN ) remaniée très partiellement en juin 1999.

154.

S.BRETHEZ, L’éducation au développement : des outils pour les enseignants, 1985.

155.

PEUPLES SOLIDAIRES, « Pour rencontrer le monde ? » 1992

156.

Cf. DOCUMENT 10 : Extraits du Petit manuel d’éducation au développement  pour le milieu scolaire.