La production de matériel pédagogique

Depuis les années 70 et surtout 80, les associations ne se sont pas contentées de faire passer de l’information. Pour aider les enseignants, certaines d’entre elles ont fait un effort considérable pour concevoir et mettre à leur disposition un matériel pédagogique efficace qui, aux yeux de beaucoup d’enseignants, soutient la comparaison, en qualité, avec les productions de l’éducation nationale. Elles ont fait preuve d’inventivité et ont « collé » au maximum aux efforts de rénovation pédagogique que le Ministère encourageait, alors que ses propres productions conservaient un caractère universitaire plus marqué.

Il est impossible de faire une liste complète des associations ayant élaboré du matériel pédagogique, mais on peut dire que presque toutes, à un moment ou à l’autre, ont crée des documents utilisables dans les écoles. Parmi les ONG les plus productives, citons ORCADES à Poitiers qui est spécialisée, le CCFD, Peuples Solidaires, dont cette activité représente un secteur important. Des associations locales peuvent aussi proposer une aide pédagogique, par exemple, le Collectif Tiers Monde de l’Isère, le GRAD en Haute-Savoie… On peut se demander s’il est vraiment utile que tant d’associations fabriquent le matériel pédagogique qu’elles proposent et s’il n’y a pas une déperdition d’énergie. Si ces productions sont généralement de bonne qualité, les associations éprouvent parfois le besoin d’en encadrer la production pour en maintenir la qualité. Quand plusieurs associations se fédèrent pour monter une action qui vise les écoles, elles examinent de plus en plus les productions de chacune et privilégient celles qui sont les plus appropriées. Cela a été le cas pour la campagne « Demain le Monde » 161 .

Il n’est pas question non plus ici d’énumérer tous les types de matériel mis à la disposition des établissements scolaires depuis trente ans ni d’évaluer ceux qui étaient le plus couramment utilisés. Nous nous contenterons de donner un aperçu des documents produits. Le tableau N° 10 évoque plus particulièrement les productions de deux associations, un Guide pour l’éducation au développement de « Peuples Solidaires », un dossier sur la manière d’utiliser les PAE par « le Collectif Tiers Monde de l’Isère ». Tous les documents produits sont renouvelés, actualisés régulièrement. Ils sont souvent accompagnés de dossiers destinés aux éducateurs. Dans la mesure où tous les enseignants ne s’investissent pas, les crédits d’enseignement servent rarement à ce type d’achats. Une part importante a donc été acquise par les enseignants eux-mêmes. Les CDDP et CRDP n’étaient pas d’une grande ressource, du moins dans l’académie de Grenoble.

Plus récemment, une tendance s’est dessinée, qui consiste, pour certaines associations, à fournir une animation « clés en mains » aux établissements scolaires. La proposition peut porter sur un thème précis, comme le travail des enfants ou consister en l’organisation d’une journée ou d’une semaine d’éducation au développement. Dans l’enseignement agricole par exemple, une journée d’animation a été organisée en décembre 2001 à l’intention d’élèves de BTS du lycée de Valence, sur le thème du commerce équitable. L’association qui en était à l’origine, a fourni des panneaux d’exposition, une vidéo, mis en route des jeux pédagogiques, organisé un débat avec un agriculteur du Costa Rica et un agriculteur français engagé dans la filière « bio ». Les enseignants voyaient dans cette méthode un point de départ intéressant mais qu’il ne fallait pas généraliser car elle avait l’inconvénient de réduire au minimum l’activité des élèves. Ils souhaitaient que par la suite, les jeunes prennent davantage en charge ces problèmes.

TABLEAU N° 10 : Aperçu de la production pédagogique des associations
Notes
161.

Cf. 3° partie B  3° : « L’Afrique dans l’enseignement secondaire : des cadres divers ».