2° Les utilisateurs : qui sont-ils, qu’empruntent-ils ?

Aucune synthèse précise n’a été établie sur l’origine des utilisateurs et sur leurs préférences. En vertu de la loi « Informatique et Libertés », l’ordinateur ne donne pas le nom des emprunteurs. La bibliothèque propose seulement des cahiers de suggestion où seul un public cultivé s’exprime en général. Les documents qui sortent, les témoignages des bibliothécaires et une enquête de satisfaction faite par une étudiante ont permis de dégager quelques tendances.

Les ouvrages africains ou concernant l’Afrique sortent peu. Les livres d’enfants sont les plus empruntés. « Le bœuf aux cornes magiques » a été emprunté 37 fois entre 1990 et 1999, soit 4 fois par an environ. Les livres d’auteurs africains sont peu demandés : Les poèmes de Senghor, « Les élégies majeures » l’ont été 12 fois entre 1988 et 1999, « Une saison d’anomie » de Soyinca Wolé, 15 fois, les deux classiques, « L’aventure ambiguë » de C.H.Kane et « L’enfant noir » de Camara Laye, respectivement 23 et 47 fois, pour la même période. Les livres sur l’Afrique sortent au maximum deux fois par an : il s’agit surtout d’analyses sur des sujets d’actualité comme le Rwanda par exemple, de guides touristiques et de gastronomie. Les films video sont également assez peu utilisés.

Les musiques africaines sont par contre plus demandées, en particulier à la bibliothèque G.Brassens ( ZUP ). Les enregistrements de groupes africains « à la mode » et de musiques européennes jouées avec des instruments et sur des rythmes africains, sortent relativement souvent. La musique traditionnelle, éditée par le Musée de l’Homme ou le CNRS est moins appréciée.

Les utilisateurs des documents sur l’Afrique Noire appartiennent généralement à un public cultivé d’enseignants et d’étudiants plus particulièrement. Les Africains et les Antillais y viennent peu. Par contre, les bibliothèques essaient d’attirer les jeunes. Pour valoriser les autres cultures et « trouver des points communs entre toutes les civilisations » 162 des séances de contes avec des conteurs originaires d’Afrique ont été mises en place à la bibliothèque G.Brassens. Une collaboration s’est établie avec les écoles primaires et les instituteurs y emmènent fréquemment leurs classes. En 2000, la médiathèque J.J.Rousseau a organisé une semaine d’animation sur le thème de la solidarité internationale.

Notes
162.

Témoignage d’une bibliothécaire.