Etude de cas n° 2 : DES ECHANGES SCOLAIRES DANS L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE Chambéry ( Savoie ) – Ouahigouya ( Burkina Faso ) Années 90

Sources : Entretiens avec trois institutrices

Compte-rendu d’activité dans le bulletin de l’association

Chambéry-Ouahigouya

Notes personnelles

La plupart des témoignages recueillis auprès de maîtres ou d’inspecteurs montrent que la sensibilisation au Tiers Monde n’est pas une priorité pour l’enseignement primaire. Beaucoup d’instituteurs interrogés disent attacher de l’importance à cet objectif. Mais peu d’initiatives sont prises dans les écoles : un I.E.N. de la Drôme dit qu’il ne se fait rien de notable dans son département. Des instituteurs savoyards pensent que un ou deux collègues au plus s’investissent dans une école. Ils attribuent cette situation au manque de formation et à un certain isolement ( on n’en parle jamais dans les conférences pédagogiques, il n’y a pas d’encouragement de la part des inspecteurs et les maîtres hésitent à se lancer ), au trop grand nombre de sollicitations dont ils sont l’objet ( évocation de thèmes très divers, organisation de sorties : sorties culturelles, ski, piscine, initiation à l’informatique…), aux conditions de travail plus fatigantes et à la perte de temps dans les classes qui ne permet plus de faire autant qu’avant. On trouve, au hasard, la mention de quelques actions mais elles sont généralement ponctuelles et elles portent plus sur les aspects folkloriques. Les enfants aiment beaucoup les animaux…ce qui a suscité cette réflexion d’un Inspecteur primaire, qui aurait aimé qu’on parle autrement de l’Afrique : « J’en ai assez des gnous ».

Et pourtant, il existe dans le primaire des programmes et des structures qui permettraient de faire de l’éducation au développement. Dans le passé, les activités d’éveil, nous l’avons vu, ont été sous-utilisées. Elles disparaissent plus ou moins à partir de 1985. Actuellement le projet d’école peut très bien inclure cette préoccupation. Les classes disposent de manuels utilisables et de bibliothèques où les livres évoquant l’Afrique sont relativement nombreux. En outre, beaucoup d’écoles sont bien équipées pour l’informatique, la communication est possible.

L’expérience menée à Chambéry par quelques maîtres est donc rare par son intérêt et sa longévité puisqu’elle dure depuis le début des années 90 avec des moments forts et des moments de repli.