Une correspondance scolaire.

Elle commence entre 1992 et 1994 selon les écoles. Elle a été parfois précédée d’une correspondance entre maîtres dont une a duré un an. La correspondance se fait de classe à classe et les maîtres essaient d’éviter les échanges individuels moins fructueux et débouchant souvent sur la demande de cadeaux. Des dossiers sont élaborés par les élèves et envoyés à leurs correspondants. Les principaux thèmes ont concerné la nature ( les différentes espèces d’arbres, des relevés de températures…). Deux écoles, en Afrique et ici, ont même décidé, avec des moyens rudimentaires, de calculer la circonférence de la terre. La vie quotidienne des enfants a été un autre thème : la famille, la maison, l’école. Par contre un projet plus ambitieux portant sur « La lecture à l’école » n’a pas abouti. Un échange de cassettes-vidéo ne s’est pas non plus concrétisé. Dans quelques cas, les échanges se sont faits par l’intermédiaire d’Internet. Des maîtres burkinabé sont venus en Savoie avec une délégation de Ouahigouya invitée par la mairie de Chambéry. Mais cela ne semble pas avoir dynamisé la relation.

Pour la plupart des enseignants chambériens, la correspondance a été décevante. Les envois ont été rares depuis l’Afrique. Certains correspondants n’ont jamais répondu ce qui a démobilisé les maîtres et les élèves. Une institutrice a même évoqué l’idée que la correspondance s’était essoufflée après le voyage en France parce que c’était cela, sans doute, l’objectif des instituteurs africains. On invoque également les difficultés matérielles qui obligent les écoles, ici, à prendre en charge les frais de la correspondance, une gêne des maîtres africains qui ont sans doute un sentiment d’infériorité et ont peur que les productions de leurs élèves paraissent médiocres ( certains maîtres écrivent eux-mêmes à la place des enfants ). Le décalage entre les centres d’intérêts, les niveaux de vie pose des problèmes et peut déboucher sur des incompréhensions ou des frustrations.