Sources : Coupures de presse ( Bulletins d’associations, Le Dauphiné Libéré )
Entretiens avec les promoteurs du projet
Le Conseil Général de Savoie a voulu marquer l’entrée du département dans le troisième millénaire en montant une vaste opération de solidarité internationale. Il a proposé aux 37 cantons savoyards de participer à 37 projets d’échanges avec des pays du Sud et de l’Est. Selon le témoignage de deux spécialistes de l’évaluation des projets avec le Sud, la mobilisation a été exceptionnelle, unique en France : « aucun département n’a jamais réussi auparavant à bouger tous ses cantons ». Ce qui a été exceptionnel aussi, c’est la volonté d’y impliquer les jeunes.
Après concertation avec les cantons, l’opération a été annoncée lors de la Foire de Savoie en septembre 1999 et lancée solennellement le 8 janvier 2000 par le Conseil Général. Elle devait être suivie pendant toute l’année et éventuellement prolongée au delà, par le conseiller général de chaque canton et par l’association « Savoie Solidaire » qui pilote les actions de solidarité internationale du département, depuis 1986 168 . Une subvention de 30.000 F. a été accordée par le Conseil Général pour chaque projet. Le reste du financement a été assuré par les groupes responsables.
34 projets pour 37 cantons : 2 cantons de Tarentaise se sont unis sur le même projet et deux cantons engagés dans d’autres actions, ont renoncé à faire partie de l’opération. Pour chaque action, il y avait un partenaire responsable et des partenaires ( 3 ou 4 associés. Au total, l’opération a impliqué 80 communes, 50 établissements scolaires, 50 associations et une dizaine d’aumôneries et de paroisses. Un quart des cantons désireux de s’associer à l’opération n’avait pas de partenaires dans un P.E.D. auparavant. Les autres cantons ont poursuivi une action plus ancienne dans un nouveau cadre. Cela permettait d’entraîner de nouveaux participants qui se sont greffés sur les fondateurs du projet.
Ces 34 actions ont concerné 18 pays : 5 en Amérique latine ( Haïti, Nicaragua, Guatemala, Brésil, Equateur ), 8 en Afrique ( Sénégal, Mali, Tchad, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Madagascar ), 2 en Asie ( Palestine, Inde ), 3 en Europe ( Roumanie, Bosnie, Kosovo ). La nature des actions a été regroupée en 5 thèmes : Améliorer le cadre de vie, Apprendre et étudier, Se former aux métiers, S’ouvrir au monde, Se réinsérer.
Le Conseil Général a privilégié les actions qui s’attachent à dépasser le simple envoi de matériel et sont susceptibles d’amorcer un véritable développement. Le tableau ci-dessous permet de mieux cerner le contenu de ces actions.
Les jeunes ont été la préoccupation dominante des promoteurs du projet, avec ce triple objectif : y associer ici le maximum de jeunes, choisir pour les pays du Sud des actions qui s’adressent en priorité aux jeunes, faciliter les relations directes entre jeunes du pays partenaire et jeunes d’ici.
Le Conseil général a cherché à impliquer les jeunes savoyards. Pour cela, il a fixé une condition à l’engagement dans le projet, qu’il y ait une démarche auprès des jeunes du canton. Des établissements scolaires ( écoles primaires, collèges, lycées ) et des groupes de jeunes se sont intégrés dans presque chaque canton ; dans 6 cas, cela n’a pas pu se faire. Dans certains cantons même, ce sont toutes les écoles primaires qui s’engagent. Les écoles deviennent des partenaires à égalité avec les associations. Un conseiller général « jeune » travaille en principe avec son « homologue » adulte. Mais il convient aussi de ne pas idéaliser cette participation. On a du mal à cerner quelle a été la part d’activité des
A l’issue de cette « année », le bilan qui a été fait s’est révélé positif : une dynamique a été enclenchée. L’opération « Un coeur gros comme le monde » a permis à des écoles de s’engager pour la première fois ou d’approfondir leur réflexion sur des actions plus anciennes. En 2003, 15 écoles se sont mobilisées sur le projet Sénégal du Conseil Général contre 6 l’année précédente. Cela a permis aussi de resserrer les liens entre les associations et entre les associations et l’Ecole. Une exposition résume l’opération : les projets là-bas, les actions ici. Elle se pose aussi la question de la poursuite de l’action.
Cf . 2° partie : « Les autres acteurs : le rôle des collectivités locales ».