Des enseignants sont le moteur de l’Education au développement

Ils peuvent agir dans leurs classes et comme animateurs de clubs de solidarité. Un rapport de leurs Inspecteurs généraux, en 2000, insiste sur le rôle particulier, dans ce domaine, des enseignants d’histoire et géographie. Ils sont naturellement plus proches de ces préoccupations par les contenus de leurs disciplines et quand elle a existé, ils ont souvent été en charge de l’éducation civique qui pouvait intégrer ces activités. Ils sont également nombreux, d’après le rapport, dans les Conseils d’administration, les Foyers socio-éducatifs et très présents dans les travaux pluridisciplinaires. Ils jouent aussi un rôle important dans les échanges internationaux. Il faut également rappeler ici le rôle des anciens coopérants qui veulent faire partager leurs découvertes et leurs expériences. L’impulsion peut venir aussi d’autres « animateurs » que les enseignants au sens strict du terme : des membres de l’administration, surtout les conseillers d’ éducation, plus rarement les chefs d’établissement et les intendants, les documentalistes et bibliothécaires, le personnel médical pour ce qui concerne la santé dans le Tiers Monde. Plus récemment, les aides-éducateurs ont parfois redonné du souffle à des activités qui végétaient.

Ils se disposent en plusieurs « cercles » selon leur degré d’investissement. Le premier cercle est constitué d’enseignants qui sont en permanence « sur la brèche » et qui font de l’éducation au développement un des principaux objectifs de leur enseignement : ils la pratiquent dans leur cours, animent des clubs, gèrent des partenariats. Un deuxième cercle regroupe des enseignants « sympathisants » qui acceptent de donner du temps ( et de l’argent ) mais plutôt lors d’opérations ponctuelles ou quand l’impulsion est donnée. En général, les élèves savent bien qui ils peuvent solliciter quand c’est nécessaire. Au total, les acteurs-enseignants sont peu nombreux par rapport à l’ensemble du personnel d’un établissement. Ils le ressentent en particulier quand ils veulent passer la main, quand ils obtiennent une mutation ou partent en retraite. Il est très difficile d’assurer « la relève » et beaucoup d’actions ont une vie éphémère à cause de cela.

Un appui peut venir d’autres acteurs hors de l’établissement, les associations humanitaires, les collectivités locales, les partenaires du Sud parfois. Dans le passé, les enseignants n’ont pas toujours souhaité les interventions extérieures car ils avaient l’impression d’être mieux placés que les bénévoles des associations pour parler du sous-développement aux élèves. La coopération leur a paru beaucoup plus positive à partir du moment où l’éducation au développement est devenue plus complexe, où les partenariats directs se sont multipliés et où les associations ont pu apporter leur professionnalisme et former leurs intervenants. Actuellement, rares sont les initiatives qui se prennent sans leur participation. Les établissements scolaires sont de plus en plus souvent intégrés dans des « réseaux ». C’est dans ce cadre que les liens avec les partenaires du Sud se développent. Quand une association fait venir un partenaire dans la région, elle propose souvent qu’il circule dans les établissements scolaires. Leurs interventions constituent un facteur de dynamisme indéniable en faisant toucher du doigt les réalités du Tiers Monde.