Des pratiques très diverses

Elles s’organisent presque toujours autour de trois pôles : l’information, une action de développement dans un PED et des activités ici permettant le financement des projets. En effet, peu d'établissements engagés se limitent à l’information. L’éducation au développement peut se faire sans action sur place mais un contact avec les PED est un support concret qui mobilise les élèves. En outre, il paraît logique pour un futur citoyen que la sensibilisation s’accompagne de la volonté d’agir pour changer les choses. Les activités sont les mêmes dans l’enseignement catholique. S’il privilégie les relations avec les missions et les associations catholiques, il n’exclut pas, au moins pour certains établissements, de collaborer à une même action aux côtés d’établissements publics. Le collège St François de Chambéry a mené de front les campagnes de carême, des actions de développement avec des ONG catholiques, une participation au Collectif Tiers Monde et à des campagnes nationales qui regroupaient établissements publics et catholiques.

Elles ont beaucoup évolué. Les enseignants en fin de carrière ou en retraite se souviennent de l’époque où, faute d’outils, ils fabriquaient avec leurs élèves des panneaux d’exposition, avec des titres et des commentaires écrits à la main, où la qualité du matériel audiovisuel était décourageante, où les films de J.Rouch ne figuraient pas dans le catalogue de l’OROLEIS 193 et où les voyages étaient impensables… Très vite ils ont eu à leur disposition, une documentation plus riche, des moyens techniques plus modernes. Les « manifestations » dans les établissements ont pris de l’ampleur dans les années 80, des journées et même des semaines banalisées ont été organisées. Les aspects culturels ont été développés. L’information passe de plus en plus souvent à travers des soirées ivoiriennes, sénégalaises, malgaches…Au lycée des Trois Sources à Bourg les Valences, une manifestation intitulée « La mosaïque des cultures » a regroupé des expositions d’artisanat, des spectacles de musique et de danse, des projections de films, des stands pour présenter les cultures de quelques pays avec des jeunes originaires de ces pays ( la cuisine n’a pas été oubliée ) 194 . Les contacts directs avec les pays en développement se sont amplifiés. Pour établir « un lien durable fondé sur la réciprocité » 195 , les appariements se sont multipliés ( bien qu’ils ne représentent, avec l’Afrique, que 2% du total dans l’académie de Grenoble ), les voyages et l’accueil sont devenus une forme d’éducation au développement, la coopération technologique s’est amplifiée.

Il est impossible de faire une liste exhaustive de toutes ces pratiques : les animateurs et les élèves ont été particulièrement inventifs. Le tableau ci-dessous permet de signaler les plus courantes, celles que beaucoup d’établissement ont mises en œuvre à un moment ou à un autre. Ce tableau sera complété par 4 fiches ayant pour thèmes :

La correspondance scolaire

L’éducation au développement par les spectacles

La participation à un projet de développement au Sud

Les voyages et l’accueil.

TABLEAU N° 19 : L’éducation au développement : quelques pratiques dans les collèges et les lycées

Notes
193.

OROLEIS = Office régional des oeuvres laïques de l’enseignement : il prêtait des films aux établissements scolaires. Tous les ciné-clubs fonctionnaient ainsi.

194.

Témoignage d’une enseignante de cet établissement.

195.

Les Echos de l’Académie, novembre 2000.