Les spectacles extérieurs

Nous avons déjà évoqué la collaboration entre les écoles et des associations culturelles qui proposent un calendrier de spectacles. L’AMCC de Chambéry a été particulièrement active pour tout ce qui concernait la connaissance de civilisations extra-européennes : le tableau n° 20 en donne une idée entre 1955 et 1998 pour la musique, la danse, le théâtre et le cinéma 196 . Pour mettre certains de ces spectacles à la portée des écoles, elle a offert des conditions financières intéressantes. Elle a obtenu de certaines troupes, qu’elle faisait venir, qu’elles interviennent dans les écoles. C’est ainsi que les Ballets sénégalais au début des années 70 et le groupe Touré Kunda dans les années 80, ont délégué quelques uns de leurs membres pour s’entretenir avec des élèves dans leur établissement.

L’AMCC a aussi organisé des séances de cinéma pour les scolaires, sur le temps de l’école, avec un animateur qui accompagne le travail de préparation fait en classe avant la projection. C’est particulièrement nécessaire quand il s’agit de films africains souvent déroutants pour un public de jeunes, habitués à l’action, parce qu’ils sont lents et qu’ils ne racontent pas toujours une histoire. Une discussion peut être organisée après, quand il y a une demande. Des documents sur le film sont distribués à chaque élève avec un dossier plus complet pour l’enseignant. Tous les films africains mentionnés sur le tableau ont fait l’objet d’un travail approfondi avec les écoles. Mais l’AMCC est obligée de s’imposer des limites car elle sait que la programmation d’un film africain, qui draine moins de spectateurs, constitue un manque à gagner pour des budgets déjà fragiles. En 1997, l’opération « Collèges au cinéma », qui existait depuis dix ans, est arrivée en Savoie : 3 films chaque année sont proposés gratuitement à toutes les classes qui le demandent. C’est dans ce cadre qu’a été projeté « L’enfant noir » tiré du roman de Camara Laye, qui semble avoir eu plus d’impact sur les élèves que les précédents films africains. Au programme aussi de cette opération quelques films sur l’Afrique tels que « Le maître des éléphants », qui est à la fois un récit d’apprentissage et une évocation des traditions sociales et des contradictions du continent africain.

TABLEAU N° 20: Spectacles concernant l’Afrique subsaharienne proposés par l’AMCC ( 1963 – 1998 )

Pour beaucoup de jeunes, la musique et la danse semblent être une entrée privilégiée dans les cultures africaines. Il existe dans l’Académie de Grenoble beaucoup de troupes africaines de musiciens et de danseurs qui essaient de vivre de leur art. Ils interviennent volontiers dans les écoles pour donner des spectacles, raconter des contes et donner des cours de percussions. Mais dès qu’ils commencent à être un peu connus, leurs tarifs dépassent rapidement les possibilités financières d'un établissement. C’est le cas, entre autres, des Ballets Saaba du Burkina Faso, bien connus dans la région.

Notes
196.

Sources : les archives de l’AMCC ( Les Carnets de l’AMCC et les programmes ).