La mise en place du partenariat

Pour rencontrer des partenaires, les établissements scolaires peuvent faire une démarche auprès d’une association. Dans les années 70 et une partie des années 80, ils essayaient, le plus souvent, de se rattacher à une grande ONG, qui proposait une participation à ses propres projets et des informations sur l’action commune. La collaboration a été fréquente, à cette époque, avec Terre des Hommes, Frères des Hommes et le Comité français contre la faim, le Secours catholique et le CCFD pour l’enseignement catholique. C’était une garantie de sécurité, d’efficacité, parce que l’association humanitaire assurait toute la logistique grâce à des volontaires sur place. Mais le rôle de l’établissement se limitait surtout à faire de l’information pour faciliter la collecte de fonds et à envoyer des chèques. C’était plutôt frustrant car il n’avait aucune part dans les décisions et suivait mal l’évolution de l’action : les nouvelles qu’on lui donnait étaient souvent sommaires, très générales et ne répondaient pas toujours à ses interrogations. Plusieurs établissements savoyards ont renoncé à une collaboration avec le Comité français contre la faim dans les années 70, parce qu’ils n’obtenaient pas suffisamment de nouvelles des projets.

Dans les années 80, beaucoup d’établissements, souvent après une première expérience dans le cadre d’une ONG, cherchent un contact plus proche des réalités duTiers Monde. La mise en relation peut se faire par un intermédiaire qui travaille sur place, par un voyageur qui rentre avec des demandes ( souvent un missionnaire pour l’enseignement catholique ), grâce à un jumelage entre deux villes auquel les écoles sont invitées à s’associer, à l’évolution d’une correspondance scolaire vers une action de développement. Des ONG, des collectivités locales, parfois des associations de ressortissants étrangers déjà engagées peuvent aussi proposer des partenaires. Resacoop, situé sur Lyon, publie dans son bulletin et sur son site Internet des « petites annonces », par exemple les coordonnées d’une association sénégalaise qui cherche à scolariser les enfants des rues à Dakar et demande l’aide d’un partenaire français. La responsabilité est naturellement plus lourde pour les établissements qui ont la maîtrise partielle ou totale du projet mais l’expérience a une valeur éducative beaucoup plus grande aussi, avec des contacts plus étroits avec « l’Afrique profonde », une dimension humaine irremplaçable, un apprentissage de la responsabilité qui mobilise plus les élèves. Il est rare qu’une classe prenne, seule, en charge un projet, c’est plutôt le fait de structures périscolaires ou d’une filière d’enseignement ( notamment dans l’enseignement technique ) ou d’un établissement dans son ensemble.

A la lumière de l’expérience, beaucoup d’établissements essaient de « contractualiser » le partenariat, sur le modèle des ONG, de s’entendre avec le partenaire sur les objectifs et les modalités de la relation car les attentes ne sont pas toujours les mêmes. Une convention écrite permet de partir sur des bases plus solides.