Le financement des actions

Beaucoup d’animateurs constatent que trouver des fonds n’est pas la tâche la plus difficile : un établissement peut contribuer à un projet utile avec des coûts modestes, en utilisant au maximum le bénévolat.

L’autofinancement par les établissements reste la forme la plus importante. Diverses activités sont organisées, en fonction de l’âge et des souhaits des participants 202 . Dans presque tous les établissements, le principe est que les élèves doivent « travailler » pour rassembler les fonds. La collecte d’argent a toujours soulevé des réticences chez certains enseignants parce qu’elle n’a pas de réelle portée éducative. Dans quelques établissements cependant, pour subventionner une action dans le Tiers Monde, on a demandé aux élèves de donner 1 ou 2 francs par mois sur leur argent de poche, en s’appuyant sur l’idée que ce petit sacrifice favoriserait la prise de conscience. En fait, le plus souvent, il n’y avait pas de « sacrifice » car les élèves demandaient l’argent à leurs parents. Ces pratiques semblent avoir presque totalement disparu actuellement. Dans certains collèges et lycées, chaque club faisant partie du Foyer socio-éducatif est doté d’un petit budget qui n’est pas destiné à alimenter le projet en Afrique mais qui permet d’organiser ici des activités rémunératrices.

Les fonds peuvent venir aussi d’une aide officielle. Pendant longtemps, le Ministère de l’Education n’a pas subventionné l’aide au développement. Le Ministère de la coopération aurait peut-être pu le faire dans certains cas mais le plus souvent les enseignants n’étaient pas au courant et ne savaient pas où frapper. Depuis 1989, dans le cadre du partenariat Nord-Sud ( issu de la collaboration entre les trois ministères de l’Education, de l’Agriculture et des Affaires étrangères ), il est possible d’obtenir des subventions 203 . Peu d’actions ont bénéficié de ce dispositif. La première année, en 1989-90, au niveau national, une centaine de projets ont été soutenus 204 . Le nombre de demandes est limité à 10 par académie. Dans l’Académie de Grenoble, 8 établissements en ont bénéficié en 1998-99 ( 2 collèges, 1 lycée, 1 L.P. et des groupes d’écoles primaires ) et en 1999-2000, 1 collège, 1 L.P  et 1 école primaire. En 2001, le partenariat éducatif Nord-Sud a été gelé pour permettre de faire le

point. Le fonds de vie lycéenne crée en 1991, à la suite des mouvements lycéens, peut également être sollicité. La région Rhône-Alpes, avec « le permis de réussir », peut financer quelques actions péri-éducatives, en dehors du temps scolaire. Une aide financière peut théoriquement venir des institutions européennes mais la concurrence est très forte. Dans tous ces cas, le montage du dossier doit être très rigoureux car les « bailleurs de fonds » sont plus exigeants : il faut présenter le projet, indiquer le nombre de participants, les objectifs et annoncer les autres financements.

Les collectivités locales et quelquefois les associations peuvent donner « un coup de pouce » même si elles ne sont pas directement engagées. Nous avons vu le soutien financier de la municipalité de Chambéry à des actions nées dans les écoles. Le Conseil Général de Savoie ouvre chaque année un concours sur le meilleur projet dans le Tiers Monde. Successivement, beaucoup d’associations savoyardes ont été « couronnées ». La première année, il y en eut deux, dont un collectif d’établissements scolaires qui obtint 20.000 F pour son action dans un village du Burkina Faso. L’appel à des soutiens privés est possible aussi mais beaucoup plus rare. Les élèves sollicitent les commerçants pour des lots pour des tombolas ou les entreprises privées dans le cas de courses sponsorisées.

Notes
202.

Cf. Tableau n° 19 : « L’éducation au développement : quelques pratiques dans les collèges et les lycées ».

203.

Cf. 2° partie C : « L’appui de l’institution ».

204.

Cf. B.O.E.N. du 6/9/1990