Nous avons évoqué leur rôle à l’Ecole, elles interviennent également au niveau de la formation : elles participent à des stages organisés par la MAFPEN, montent elles-mêmes des stages ou des universités d’été, spécialement pour les enseignants.
Elles veulent ainsi pallier aux carencesde l’institution ( ce qui n’est pas toujours bien accueilli ). Elles ont compris que l’éducation au développement doit être partie intégrante des programmes scolaires et elles comptent beaucoup sur la montée de nouvelles générations d’enseignants, qui auront été bien formées et qui pourront peut-être faire bouger les choses. En outre, certaines d’entre elles ont poussé loin la réflexion sur le « développement » et elles voient, dans l’Ecole, un moyen de faire passer des analyses plus audacieuses ( sur le développement durable, les origines des dysfonctionnements économiques et de la misère, la prise en charge des pays du Tiers Monde par eux-mêmes…). La plupart des associations qui s’occupent de formation ont une approche assez novatrice des problèmes du Tiers Monde.
Le Ministère de l’Education nationale a, depuis les années 80, ouvert plus largement les portes des instituts de formation à ces associations. Deux ont été particulièrement présentes : « Orcades»( association de Poitiers ) s’est spécialisée dans la formation et la fourniture de matériel pédagogique. « Peuples Solidaires » a des objectifs plus larges mais la formation en est un, particulièrement important. Elles privilégient l’approche transversale, allient des analyses sur le développement à une formation très pratique, en faisant appel à l’expérience de chacun, en faisant élaborer des séquences d’apprentissage et des supports pédagogiques ( expositions, videos, logiciels… ). Mais la collaboration entre formateurs de l’Education Nationale et formateurs associatifs paraît assez ponctuelle et le plus souvent, ne fait pas l’objet d’une politique concertée. Elle est donc très inégale d’un secteur à l’autre.
Un exemple : Les Universités d’été 233 .Elles sont un moyen de formation intéressant pour des enseignants soucieux de se perfectionner ( bien qu’elles aient lieu pendant les vacances ! ). Des associations, des universités et des organismes relevant de l’Education nationale s’unissent en général pour les organiser. Mais celles qui concernent l’éducation au développement ne sont pas très nombreuses; En 1992, la liste des universités d’été fait apparaître que, au niveau national, 3 sur 158 pouvaient avoir un intérêt pour l’éducation au développement : « Une approche des droits de l’Homme », « Environnement et développement », « Quelle éducation interculturelle pour quelle intégration ? ».
Trois universités d’été ont eu lieu à Poitiers en 1990, 1991 et 1992.
Pour l’Académie de Grenoble : 1990 Þ0
1991 Þ4 ( sur 36 )
1992 Þ3 ( sur 51 )
C’est une bonne moyenne, puisqu’il existe 29 académies mais c’est insuffisant pour faire vraiment démarrer l’éducation au développement. Les participants sont français et étrangers, ce qui permet de vivre des contacts culturels et de créer des liens qui pourront être exploités après ( mais avec une majorité d’européens ).
Les textes officiels et la politique éducative
L’évolution des problèmes du Tiers Monde
L’éducation au développement dans les autres pays
Des échanges sur des pratiques et des expériences pédagogiques
Au cours de ces universités, des fiches et des séquences de cours ont été élaborées par les stagiaires avec l’aide des formateurs : elles peuvent être utilisées par les enseignants dans leurs classes.
Sources : Comptes-rendus des universités d’été et articles dans des bulletins d’associations.