Le P.A.F. de 1982 à 2000 234

L’étude du P.A.F., sur presque vingt ans, a permis l’élaboration du tableau ci joint 235 . On a tenté de faire une distinction entre les stages spécifiques sur le Tiers Monde et l’éducation au développement et ceux, plus larges, qui risquent d’avoir abordé au moins partiellement ces questions. Mais tous les stages qui ont eu lieu ne sont pas mentionnés : les « cadres vides » par exemple qui sont de plus en plus nombreux ( ils n’ont pratiquement jamais concerné l’éducation au développement puisque nous avons vu qu’aucune équipe d’animateurs ne s’était formée sur ce thème dans un établissement scolaire ). En outre, certains stages proposés n’ont pas eu lieu, faute de candidats. On ne sait pas non plus le nombre exact d’enseignants qui ont suivi ces formations. Les enquêtes constatent que ce sont toujours les mêmes que l’on retrouve dans les stages alors que d’autres qui ont, sans doute, le même besoin de formation, ne viennent jamais. Il est donc difficile d’en tirer une évaluation précise.

L’examen du tableau permet de constater que le « Tiers Monde » et l’éducation audéveloppement tiennent globalement peu de place. Dans le courant des années 80, outre les nombreux stages qui concernent la scolarisation des enfants de migrants, dont nous ne parlerons pas ici, il s’agit surtout d’actualiser des connaissances et d’aider les enseignants à gérer le programme de Terminales avec l’objectif suivant : comment le faire tenir dans le temps imparti ? La fin des années 80 et le début des années 90 sont une « période-faste ». C’est à ce moment-là que les stages sont les plus nombreux. Outre les objectifs cités plus haut ( « Gérer l’étude du Tiers Monde en Terminales » sera repris 4 années de suite ), il s’amorce une réflexion sur l’éducation au développement. Les termes de « humanitaire », « solidarité » apparaissent. La formation intègre des analyses sur ce que doit être l’aide, le partenariat. Elle passe donc du recyclage de connaissances à une réflexion sur la philosophie de l’éducation au développement et sur les pratiques pédagogiques à mettre en œuvre. Elle s’appuie également plus sur les expériences des participants et essaie de donner les moyens de résoudre les problèmes pratiques ( comment monter un projet par exemple ? ). Elle fait appel aussi aux ONG dans le déroulement des stages.

A partir de 1995, un glissement très net se fait en faveur de l’éducation à lacitoyenneté en relation avec les progrès de l’ECJS dans l’enseignement. On pourrait s’en réjouir pour l’éducation au développement car la dimension internationale est très liée à la citoyenneté. Les formules « citoyens du monde » , « le village qui est notre planète » reflètent une évolution. Mais en fait, il semble que ces formations, si elles abordent probablement la dimension internationale, ont surtout pour but de réfléchir aux solutions qui permettraient de gérer plus facilement les établissements et les classes et de lutter contre l’échec scolaire. D’ailleurs, même en ce qui concerne l’ECJS, la demande des enseignants n’a pas été satisfaite dans l’académie de Grenoble. En 1999, au moment où l’ECJS se met en place dans les lycées, les stages ont été refusés à cause du manque de formateurs. Une journée d’information proposée par les IPR en décembre 1999 a été limitée à deux professeurs par établissement.

TABLEAU N° 27 : Stages inscrits au P.A.F. ( 1982 – 2000 )

Notes
234.

Archives de l’IUFM de Grenoble.

235.

Cf. TABLEAU N° 27.