Les relations de l’IUFM de Grenoble avec les pays du Sud 238
Depuis le début des années 90, quelques actions ont été élaborées, qui semblent se multiplier après 2000. L’IUFM encourage cette ouverture qui est une initiative de l’institution ou qui peut partir des stagiaires eux-mêmes dans le cadre de leur « projet », souvent tourné vers les autres. Mais il ne s’agit pas d’une véritable politique institutionnalisée, inscrite dans la durée. Quelques conventions bilatérales ont été signées cependant et il y a véritablement des échanges entre l’IUFM et ses partenaires étrangers. Ces échanges semblent avoir des effets très positifs qui dépassent la simple ouverture au monde. Des enquêtes ont permis de constater que des stagiaires qui ont eu une expérience à l’étranger, appréhendent moins d’enseigner dans des situations difficiles, éprouvent une plus grande facilité à mettre en œuvre une pédagogie du projet et se montrent plus ouverts à despratiques qui intègrent vraiment une dimension interculturelle 239 . Cela les aide donc, globalement, dans l’exercice de leur métier, en particulier quand des cultures multiples cohabitent dans une même classe.
Dans d’autres cas, l’IUFM agit surtout comme prestataire de services, sans réciprocité. Elle collabore aux travaux du GIPEI 240 . Ce groupement unique en France est constitué par le rectorat, l’IUFM et les cinq universités de l’Académie de Grenoble. Quelques établissements secondaires y sont associés, en particulier ceux qui abritent un GRETA. Il intervient déjà dans douze pays dont cinq pays africains ( Algérie, Maroc, Tunisie, Egypte, Togo ). Ses activités consistent en conseil et assistance pour l’intégration de la dimension internationale dans les établissements, en expertise des dispositifs de formation des pays qui le demandent, en exportation d’ingéniérie pédagogique, en formation de formateurs. Mais plus que de compréhension internationale, il s’agit de valoriser le savoir-faire grenoblois à travers « ses actions d’exportation ». Cette démarche est considérée par certains enseignants ( avec regrets parfois ) comme assez typique de l’évolution actuelle.
On pourrait citer aussi des exemples de collaboration entre d’autres IUFM de l‘Académie de Grenoble et des pays africains. L’IUFM de Valence a signé une convention pour 5 ans avec l’ISFM de Sbeitla en Tunisie qui prévoit des échanges de stagiaires et de documents pédagogiques. Valence et Privas sont également en lien avec le CFI 241 de Taroudant au Maroc, pour des échanges et des publications communes.