Quelques exemples d’enquêtes internes à un établissement, dans l’Académie de Grenoble

En Savoie, une enquête de 1988, sur « les jeunes et le Tiers Monde »,a visé les 17 classes de Seconde d’un lycée de Chambéry. A l’origine… le club Tiers Monde qui avait établi le questionnaire et en avait assuré le dépouillement. Les professeurs d’Histoire-Géographie l’avaient fait remplir pendant leur cours. Le compte-rendu a été publié dans le bulletin d’une ONG, « Peuples Solidaires » 252 . En résumé, à peine la moitié des élèves se sent réellement concernée par le Tiers Monde. Pour les 4/5, ils ne savent pas ce qui se fait dans l’établissement sur ce thème. Pour les 2/3, l’information vient de l’extérieur ( de la télévision en particulier ). Leurs connaissances sont limitées et superficielles, ils ont une représentation plutôt misérabiliste du Tiers Monde, par contre, pas de vision péjorative dominante. Beaucoup disent cependant souhaiter en savoir plus. Quand la situation est dramatique, ils sont favorables à l’aide humanitaire mais un certain fatalisme les empêche de croire, pour beaucoup, à une solution à long terme. Quelques années plus tard, en 1992, dans le même établissement, sur l’initiative de quelques élèves, le « club  Presse » propose un sondage sur des thèmes plus larges : ils’agissait de définir le lycéen des années 90 253 . La place du Tiers Monde n’a guère changé dans ses préoccupations. Aucune question spécifique n’est posée sur ce thème, preuve qu’il n’était pas primordial pour les élèves qui ont rédigé le questionnaire. A travers des questions plus générales sur les activités et les engagements, on constate qu’ils sont « relativement intéressés » seulement. Ils éprouvent une sorte de sensibilité morale qui les pousse à s’indigner contre le racisme, la faim, l’injustice… mais cela ne se traduit pas par un engagement ( 9 % disent s’engager pour défendre les idées qu’ils croient bonnes ). Ce lycée est-il « spécial » ? A la suite de ce sondage, quelques enseignants d’autres établissements de la zone ont réagi, affirmé que les élèves étaient plus actifs ailleurs et cité des actions « réussies ». Mais il semble quand même que l’indifférence des élèves est un phénomène qui pèse lourd, même si la présence de jeunes très enthousiastes et capables d’analyses approfondies fait parfois illusion.

En Ardèche, dans un collège de Bourg St Andéol,une enquête a été lancée par le Club Tiers Monde en 1993. Elle a obtenu plus de 200 réponses (127 filles et 80 garçons ). Elle portait sur la définition du Tiers Monde, les causes du sous développement, l’intérêt et l’engagement des élèves face à ces questions. Elleconstate un degré assez fort de sensibilisation surtout chez les 12-14 ans ( les 15-16 ans paraissent beaucoup plus indifférents ) et chez les filles ( les garçons sont plus nombreux, cependant, au club Tiers Monde ). Par contre, ils sont plus réticents à s’engager. Face aux problèmes des pays pauvres, ils donnent des explications surtout d’ordre affectif.

Le DOCUMENT 17 propose le bilan d’une enquête faite par oral ou par écrit, par l’association « Communes Solidaires » dans un collège de Chambéry. Il a été publié, en 1996, dans le bulletin de l’association.

Document 16 : Extraits du bulletin de "Peuples solidaires" (juillet 1988)
Document 16 : Extraits du bulletin de "Peuples solidaires" (juillet 1988)
Document 17 : Extraits du bulletin de "Communes Solidaires" (1996)
Document 17 : Extraits du bulletin de "Communes Solidaires" (1996)
Document 17 : Extraits du bulletin de "Communes Solidaires" (1996)
Document 17 : Extraits du bulletin de "Communes Solidaires" (1996)

Notes
252.

Cf. DOCUMENT 16 .

253.

Les résultats du sondage ont fait l’objet d’un n° spécial du journal du lycée.