Quelques témoignages plus positifs

Les efforts qui ont été faits pour l’éducation au développement sont valorisés, nous l’avons vu, par une enquête de l’INRP, menée au début des années 80 auprès de 459 élèves appartenant à des catégories peu favorisées sur le plan économique et culturel. Elle établit que ceux qui ont bénéficié d’une véritable éducation au développement, faisant l’objet d’une expérimentation, sont globalement mieux renseignés et plus tolérants que le groupe de référence.

Les enquêtes menées auprès d’enseignants 255 révèlent que les élèves sont « moyennement ou très intéressés » par des travaux sur les pays du Sud. C’est un sujet pas encore très connu pour certains et qui satisfait le désir d’ouverture sur le monde de beaucoup. Elles signalent, en outre quelques progrès dans la connaissance de l’Afrique et l’abandon de certains clichés ainsi qu’une sensibilité aux injustices. La SOFRES apporte aussi sa note d’espoir : au début du XXI° siècle, les 15-24 ans se sentent plus « citoyens du monde » que l’ensemble de la population 256 .

L’âge apparaît également comme un facteur important d’explication. Certains enseignants font remarquer que, dans l’enseignement primaire, les enfants sont plus enthousiastes et plus faciles à mobiliser et « qu’on les perd dans le Secondaire » et surtout dans le second cycle. Selon eux, l’adolescence est l’âge difficile où on découvre un monde complexe et déroutant, où on est envahi par sespropres problèmes et où la pression des études est souvent forte. Mais celan’hypothèque pas l’avenir. Aussi, malgré les difficultés et les déceptions, ils continuent quand même et pensent que « ce qui a été semé, fructifiera un jour ».

Ces enquêtes ont permis aussi de faire émerger une minorité de jeunes très motivés qui veulent comprendre les problèmes et agir en fonction de leurs valeurs. Ils font preuve, pour certains d’une grande maturité dans les analyses et d’un grand sens de l’engagement. Dans les moments de découragement, ils sont un stimulant pour les enseignants. Un jeune maître parle de « la magie du rêve de solidarité » qu’il a partagé avec des élèves. Nous les retrouverons dans les divers clubs « Tiers Monde », « Afrique », « Solidarité» dont nous parlerons plus loin et, pour certains d’entre eux, plus tard, dans des activités humanitaires 257 .

Notes
255.

Enquête et entretiens personnalisés auprès des professeurs d’Histoire-Géographie de l’Académie de Grenoble.

256.

Enquête de la SOFRES : Les Jeunes et l’Europe ( Novembre 2003 ).

257.

Cf. paragraphe 4 : « Les clubs Tiers Monde…des baromètres de la sensibilisation des élèves ».